Bruno Le Maire réhausse de 10 Md€ l'objectif des fonds Tibi pour la tech française

« Aucun de nos compatriotes ne peut accepter que nous dépensions de l'argent public pour faire émerger une start-up qui va poursuivre sa vie dans un pays étranger où elle trouve des financements plus favorables », a souligné hier Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. (Crédit : Gouvernement)

« Aucun de nos compatriotes ne peut accepter que nous dépensions de l'argent public pour faire émerger une start-up qui va poursuivre sa vie dans un pays étranger où elle trouve des financements plus favorables », a souligné hier Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. (Crédit : Gouvernement)

L'objectif de départ des fonds Tibi était de lever au total 20 milliards d'euros d'ici la fin 2022 pour financer les entreprises technologiques françaises. L'ensemble des fonds labellisés a déjà dépassé les 18 Md€. Le ministre de l'Economie vise maintenant 30 Md€.

Un enjeu « absolument majeur ». C'est ainsi que Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance, a qualifié hier les efforts pour financer de manière indépendante et souveraine les technologies françaises de pointe et de rupture. « Ce qui en dépend, c'est la capacité de la France à continuer à jouer dans la cour des grands au XXIème siècle. C'est aussi essentiel que cela », a ajouté le ministre lors d'un point presse bilan sur les fonds Tibi. Il y a un peu plus d'un an, Philippe Tibi s'est vu confier la mission de développer un programme de financement des entreprises technologiques hexagonales sur un marché où la concurrence est mondiale. La mobilisation affichée depuis janvier 2020 par les investisseurs conduit maintenant à relever les objectifs des fonds prêts à s'engager auprès des start-ups et scale-ups technologiques qui constitueront l'industrie de demain. Bruno Le Maire porte ainsi l'objectif à 30 milliards d'euros d'ici la fin 2022.

Début 2020, au démarrage de l'initiative Tibi, soutenue par la direction générale du Trésor, vingt-et-un investisseurs institutionnels français (dont Bpifrance, EDF et le secteur de la banque/assurance) s'étaient engagés à investir 6 milliards d'euros d'ici fin 2022 dans des fonds de capital-investissement late stage et d'actions cotées global tech établis en France. En attirant d'autres investisseurs, l'objectif initial était d'atteindre au total 20 milliards d'euros à la fin 2022. Depuis le début, 49 fonds ont été agréés par la gouvernance mise en place. Et un an et demi plus tard, l'ensemble des fonds labellisés a déjà dépassé les 18 Md€ dont plus de 3,5 Md€ engagés par les investisseurs partenaires de l'initiative (notamment en venture capital) et le reste par des investisseurs tiers. Deux des fonds late stage agréés vont dépasser le milliard d'euros et près d'une dizaine de fonds disposeront d'un encours situé entre 450 et 800 M€. Ce sont ces résultats qui ont amené Bruno Le Maire à rehausser l'objectif initial à 30 Md€.


Attirer les fonds étrangers

Parmi les exemples de financement réalisés figurent des sociétés comme IziWork et Payfit. Cette dernière développe des logiciels de paie et de gestion administrative pour les PME. Elle a levé 90 M€ en mars 2021 auprès d'Eurazeo et Bpifrance. De son côté, IziWork, spécialisée dans la mise en relation pour les missions d'intérim, a réalisé un tour de table de 35 M€ auquel ont participé Cathay Innovation et Bpifrance.

La mission Tibi vise maintenant un déploiement à l'international pour densifier le nombre d'investisseurs et les capitaux engagés dans les fonds établis en France. Elle s'emploiera aussi à attirer des fonds étrangers dans l'Hexagone dans les classes d'actifs late stage et global tech, indique le ministère de l'Economie. Dix banques mondiales en financement d'entreprises technologiques vont apporter leur soutien à la constitution de cet écosystème dont BNP, Barclays, Goldman Sachs, Bank of America, Natixis, HSBC.

Un point noir, l'installation de centres de R&D

Hier, Bruno Le Maire a également évoqué la 1ère place de la France, en 2020, en Europe pour les investissements étrangers pour la 2ème année avec 985 projets, devant le Royaume-Uni, 975 projets, et l'Allemagne, 930 (baromètre d'attractivité EY). « Dans ce résultat, il y a un point noir, c'est l'installation de centres de recherche et de développement, donc la capacité à attirer ceux qui vont créer ces innovations, qui vont développer ces nouvelles technologies », a modéré le ministre en soulignant « je crois vraiment que dans la décennie qui s'ouvre, cela doit être un des enjeux et un des engagements majeurs de notre pays que de nous focaliser sur les nouvelles technologies, la recherche, l'innovation, les universités ».


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