C'est aujourd'hui le lancement de la plate-forme BlackBerry 10, BB 10, le cabinet Ovum en profite pour livrer son diagnostic sur l'avenir de la société RIM. Les deux sont liés, la nouveauté technologique suffira-t-elle pour sauver une entreprise dont le diagnostic vital est engagé depuis plusieurs années ?
Jan Dawson, analyste en chef pour les télécoms chez Ovum est clair et net : « la nouvelle plateforme apportera un accroissement temporaire de la performance mais ne sauvera pas RIM qui continuera à faire face à ses deux démons : le fait que le consommateur décide de l'avenir des produits et l'incapacité chronique de la société à séduire les consommateurs des marchés matures. Il n'y a rein dans ce que nous avons vu jusqu'à présent dans BB10 qui suggère qu'il veuille combattre le second de ses démons, le premier est hors de sa portée ».
Ovum rappelle ensuite que RIM traîne une rentabilité défaillante depuis des années, l'entreprise peut continuer ainsi, mais ces jours de gloire sont passés, ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle n'atteigne sa fin naturelle.
Les consommateurs optent rarement pour lui
Deux facteurs ont joué contre RIM ces deux dernières années, les entreprises ne sont plus les principaux acheteurs de smartphones et les consommateurs optent rarement pour des BlackBerry. Le premier de ces phénomènes est imparable pour RIM estime Ovum. De plus, les salariés vont acheter leur smartphone en dehors du service informatique de l'entreprise. Quand ils possèdent un BlackBerry et doivent en changer, ils vont opter pour un iPhone ou un Android
L'intention des dirigeants de RIM, avec BB10, serait même de retenir les utilisateurs de BlackBerry plutôt que de conquérir de nouveaux clients sur les plate-formes concurrentes. Ovum estime que RIM aurait 80 millions d'abonnés, il aurait toujours vendu la moitié de ces appareils à de nouveaux abonnés, mais ces deux dernières années, les clients existants auraient considérablement dépassé les convertis. Il est donc d'autant plus important pour RIM de conserver les abonnés existants.
Les pays émergents clés du retournement
BB10 devrait néanmoins accélérer les ventes de RIM sur les deux premiers trimestres de 2013. Mais à son apogée RIM vendait entre 12 et 15 millions d'appareils chaque trimestre, il ne pourra atteindre ce chiffre de manière durable. Toutefois, il garde un atout. Dans les marchés émergents par exemple, le BlackBerry est l'appareil symbole pour la classe moyenne, comme il l'était auparavant dans les marchés matures. Réussira-t-il à orienter ces pays vers le BB10 et à des prix étudiés ? Basées sur Android, les alternatives commencent à inonder ce marché avec des prix encore plus bas.
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