La vente de GPU d'IA pour les centres de données a permis à Nvidia de devenir l'entreprise la plus valorisée de la planète, au moins en termes de capitalisation boursière. (Crédit photo : Nvidia)
L'essentiel des revenus provient des GPU utilisés pour l'IA et le HPC, qui ne représentent que quelques millions d'unités par an mais sont vendus à des dizaines de milliers de dollars l'unité.
Il pleut de l'argent, du moins pour les fabricants de cartes graphiques. Selon une récente étude de Jon Peddie Research, les ventes de GPU devraient atteindre les 100 Md$ en 2024. Il s'agit d'une progression très importante sur un de marché des déjà en forte hausse. Cette croissance ne sera pas le fait des gamers, puisque comme le fait remarquer le cabinet d'études, dans son rapport qui indique que la plupart des bénéfices seront récoltés par Nvidia, la quasi-totalité des ventes est liée à l'explosion des infrastructures d'IA.
Rien de surprenant pour qui suit l'actualité récente du secteur de l'IT. Quelques années seulement après la vente de GPU pour le minage de crypto-monnaies, la vente de GPU d'IA pour les centres de données a permis à Nvidia de devenir l'entreprise la plus valorisée de la planète, au moins en termes de capitalisation boursière. Pour replacer ce chiffre de 100 Md$ dans son contexte, Statista estime qu'en 2023, le chiffre d'affaires mondial des smartphones était d'environ 500 milliards de dollars, et que les ventes de véhicules s'élevaient à environ 2 100 Md$ pour les 20 plus grands constructeurs.
Nvidia est sans aucun doute le fournisseur de choix pour toute entreprise qui souhaite mettre rapidement sur pied des data centers flexibles et axés sur l'IA, à condition d'en avoir les moyens. Le matériel d'IA de nouvelle génération de Nvidia devrait coûter entre 30 000 et 40 000 dollars par unité à l'échelon supérieur. Comparée à ce « gros matériel », une RTX 4090 a finalement l'air très abordable ! Bien sûr, aujourd'hui, Nvidia n'est pas le seul acteur de ce marché, même s'il le domine clairement. Intel, AMD, Qualcomm et Broadcom sont tous sur ses talons, et même des acteurs inattendus comme Apple et Meta (Facebook) sont mentionnés dans la version courte du rapport du cabinet Jon Peddie Research.
Il convient de souligner que la vente de puces pour les centres de données d'IA n'est pas le seul moyen de se faire une place sur le marché des GPU. Il y a évidemment aussi les processeurs graphiques discrets et intégrés pour PC, smartphones et tablettes, les consoles de jeu, et même du matériel plus spécialisé pour les voitures, les casques VR et les « wearables » comme les montres connectées. Comme l'indique le rapport, « les GPU sont devenus omniprésents et on en trouve dans presque tous les produits industriels, scientifiques, commerciaux et grand public fabriqués aujourd'hui. ». En fait, le volume total de la part de marché consacrée à l'intelligence artificielle est relativement faible, même si c'est elle qui génère la plus grande part des bénéfices. En bref : les gens vont continuer à jouer à des jeux et à regarder des vidéos en streaming, même s'ils s'adressent à ChatGPT pour sortir momentanément de leur isolement numérique. Il faut bien que quelqu'un fabrique et vende ce matériel.
Il sera intéressant de voir comment l'accent mis sur les ventes interentreprises à forte marge affectera la production de Nvidia en 2025, et comment le reste du marché s'y adaptera. Après tout, Nvidia ne peut fabriquer qu'un nombre limité de puces, et elle ne cherchera pas à faire 500 dollars de bénéfice sur une RTX 5090 Ti Super-Duper Magnum MAX haut de gamme si elle peut gagner plus sûrement 10.000 dollars en vendant une puce à la prochaine startup d'IA qui se lance avec l'aide d'investisseurs généreux. Cela pourrait permettre à AMD, Intel et d'autres de tenter de vendre davantage de GPU au grand public, en particulier dans le milieu et le bas de gamme. Mais tout cela est très autocentré. La seule chose que l'on peut affirmer avec certitude, c'est que, dans un avenir proche, la vente de GPU va rapporter beaucoup d'argent.
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