Eugene Kaspersky, CEO de Kaspersky Lab : « Le DHS a nui à la réputation de Kaspersky et à ses activités commerciales sans apporter la preuve que nous avons commis des méfaits. »
L'éditeur russe Kaspersky Lab a saisi une cour américaine pour faire invalider la décision qui interdit ses logiciels sur les PC des administrations fédérales. Une action qui vise surtout à protéger son activité sur le marché professionnel où son image a été ternie.
Jusqu'ici, Kaspersky s'était contenté de protester contre la décision américaine prise en septembre d'interdire aux agences fédérales d'utiliser ses logiciels de sécurité. Pour expliquer ce bannissement, le département de la sécurité des Etats-Unis (DHS) arguait que l'éditeur était sous l'influence du Kremlin et que ses solutions constituaient, de fait, un point d'entrée pour l'espionnage russe avec un risque pour la sécurité du pays. Désormais, c'est en justice que Kaspersky entend défendre ses intérêts. Il vient d'officialiser le dépôt d'une plainte devant une cour fédérale visant à invalider la décision du DHS, expliquant que celle-ci n'as pas été motivée par une procédure menée en bonne et due forme.
« Une décision basée sur des information non corroborées »
« Le DHS a nui à la réputation de Kaspersky et à ses activités commerciales sans apporter la preuve que nous avons commis des méfaits », a écrit Eugene Kaspersky, le CEO de l'éditeur, dans une lettre ouverte envoyée lundi au DHS. Jusqu'ici, ce dernier n'y a pas apporté de réponse. Dans son action en justice, la société russe pointe le fait que le gouvernement s'est largement basé sur des informations non corroborées parues dans la presse pour interdire ses produits dans les agences fédérales. Le plaignant demande donc à la cour fédérale non seulement d'invalider la décision mais aussi de juger que ses produits ne présentent aucun danger pour les PC de l'administration américaine.
Le gouvernement américain ne pèse rien dans l'activité de kaspersky
Dans sa plainte, Kaspersky indique que la valeur de ses ventes au gouvernement des Etats-Unis représente environ 54 000 $. Un montant d'autant plus faible qu'il n'équivaut qu'à 0,03% du chiffre d'affaires de sa filiale américaine. Le problème réside davantage dans la mauvaise image de l'éditeur que la décision du DHS a créé dans l'esprit de certains clients, notamment dans celui des entreprises qui représentent une part non négligeable des revenus de Kaspersky. Certains revendeurs comme Best Buy Co ont tout simplement sorti ses logiciels de leurs catalogues.
Avant de se lancer dans une bataille judiciaire, Kaspersky avait faire savoir qu'il soumettrait le code source de ses logiciels et de leurs futures mises à jour à des experts indépendants. Saluant cette initiative, des représentants de l'administration américaine avaient toutefois indiqué qu'elle ne suffirait pas à faire changer la position du gouvernement.
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