C'est le distributeur Inmac Wstore qui s'est porté acquéreur de l'activité distribution de produits de commodité de la société de services et de distribution Arès. La transaction porte sur un volant d'affaires de 75 M€. Elle devrait être suivie d'une autre opération : la vente de son activité médicale, elle aussi déficitaire.
Arès poursuit son désengagement de la distribution à faible valeur ajouté. Le distributeur grands comptes vient en effet d'annoncer la signature d'un accord avec le groupe Inmac Wstore pour lui céder son activité distribution de produits de commodité (PC, imprimantes, consommables). Ce dernier ne reprend pas les infrastructures logistiques (bâtiments et matériels) qui seront cédées à des tiers. Cette activité a représenté 76 M€ de chiffres d'affaires sur l'exercice 2005-2006 d'Arès clos le 31 mars dernier (sur un total de 456,3 M€). Surtout, elle est à l'origine de l'essentiel des pertes de 6,4 M€ que le pôle infrastructures et architectures, dont dépendait cette activité, a enregistré au cours de la période. Le montant de la transaction n'a pas été dévoilé. En vendant cette activité Arès espère économiser 18 M€ par an de coûts fixes dont 10 M€ de masse salariale. Cette opération entraîne la suppression d'environ quatre vingt emplois. Dans ce contexte, l'entreprise a mis en place durant l'été un plan de sauvegarde de l'emploi qui a d'ores et déjà débouché sur une soixantaine de départs volontaires. Toutefois, afin de gérer la transition au mieux des intérêts des clients, une vingtaine de personnes, issues exclusivement des services commerciaux, doivent rejoindre Inmac pour une période transitoire de six mois. A l'issue de cette période, les salariés concernés auront le choix de rester ou de partir selon les modalités définies par le plan de sauvegarde de l'emploi. Du côté d'Inmac Wstore, Patrice Laureau, son PDG, voit dans cette opération - encore soumise à l'approbation de la DGCCRF (dont la réponse est attendue pour le 17 octobre) - l'opportunité d'élargir le portefeuille clients et d'accéder à des marchés publics et privés significatifs. Cette acquisition devrait mécaniquement générer une croissance de près de 30% de son chiffre d'affaires (270 M€ en 2005). Surtout, le distributeur espère rentabiliser très vite son achat grâce à sa structure de coûts qu'il estime inférieure d'environ 50% à celle d'Arès. Inmac WStore devra toutefois marcher sur oeufs afin de limiter au maximum les défections de clients que cette opération ne manquera pas d'entraîner. A en croire Maurice Bourlier, pdg d'Arès, les clients concernés adhèrent à 95% à cette solution de reprise. « Le critère de la qualité des prestations logistiques a été déterminant dans le choix de Inmac WStore », déclare-t-il. « Nous espérons améliorer rapidement la qualité de la prestation que délivrait jusqu'à présent Arès », assure de son côté Patrice Laureau. Cette opération s'inscrit dans la stratégie de recentrage d'Arès sur les services. La société conserve toutefois son activité de distribution valeur qui englobe les grosses infrastructures de types serveurs, stockage et réseaux... Une activité qui pèse environ 180 M€ de revenus à comparer aux quelque 142 M€ que représentent les services (mais qui n'emploie que 17% de son effectif total de 1800 salariés). Ce recentrage vers les services doit s'achever prochainement avec la cession de son activité médicale (à la marque Medicares), qui pèse 3,5 M€ de chiffre d'affaires. Le dirigeant indique qu'un repreneur est sur les rangs et qu'un protocole d'accord doit être signé le 20 octobre. Ces différentes transactions règlent-elles pour autant les difficultés d'Arès ? Rien n'est moins sûr. La société perd de l'argent (-4,9 M€ sur son exercice 2005-2006) et lors de la présentation de son plan de sauvegarde de l'emploi aux représentants du personnel cet été, la direction a fait état d'une trésorerie négative pour les prochains mois. « J'ai le sentiment que, malgré cette opération, la situation n'est pas réglée et que les comptes resteront dans le rouge », souligne un délégué syndical de la société. Une impression que l'annonce simultanée d'une augmentation de capital - afin, assure le communiqué, de « consolider la situation financière de l'entreprise » - semble confirmer. Cette augmentation de capital, dont le montant n'a pas été révélé, fait l'objet d'une note transmise à l'Autorité des marchés financiers (AMF). De fait personne en interne ne se risque à pronostiquer un retour rapide à la rentabilité. Tout au plus espère-t-on une "amélioration" du résultat. Nuance !
Suivez-nous