La France, avec 1 240 emplois supprimés, sera une des premières victimes du plan de restructuration mis en place par HP. Après plusieurs semaines d'incertitude, le groupe a en effet levé le voile sur le détail des 14 500 postes qu'il s'apprête à faire disparaître dans le monde. En l'Europe, ce sont 5 969 emplois qui seront supprimés, dont 1 240 pour la France. Ce chiffre fait de la France le pays proportionnellement le plus touché : alors qu'HP supprimera 10 % de son effectif global, le taux atteint 26 % pour les salariés français. La partie industrielle du groupe, HP CCF, concentrera 60 % des licenciements ; les 40 % restants concerneront la branche commerciale. Si la direction de HP France a affirmé à plusieurs reprises qu'aucun site ne fermera dans l'Hexagone, les syndicats affichent leur scepticisme : « l'annonce d'aujourd'hui anticipe de grandes difficultés, notamment pour l'Isle d'Abeau, estime ainsi Patrick Nowak, délégué CFE-GCG. On se demande comment les sites peuvent perdurer si on les vide de leur activité ». Bien que la direction n'ait pas détaillé le nombre de suppressions de postes dans chacun des sites français, le bassin isérois, Grenoble et l'Isle d'Abeau, semble en effet particulièrement menacé. Une nouvelle fois, les syndicats s'interrogent sur les raisons qui ont poussé la direction californienne du groupe à placer la France en première ligne. Ils rappellent ainsi que le rapport chiffre d'affaires / salarié est de 1,7 M€ par an en France contre 500 000 € pour l'ensemble du monde. « La France ne peut objectivement pas être considérée comme le vilain petit canard du groupe. Les seuls motifs économiques ne suffisent pas à expliquer l'acharnement sur notre pays », s'insurgent les représentants CFE-CGC qui avancent comme explication possible la perte d'influence des dirigeants français sur la direction du groupe. Une direction qui se montre jusqu'à présent laconique, se contentant d'affirmer que ce plan vise à « assurer la survie à moyen et long terme » et à « anticiper les nouveaux bouleversements à venir ». En attendant d'autres précisions, les salariés sont « anxieux et écoeurés » d'après Didier Pasquini, responsable CFE-CGC à l'Isle d'Abeau. Après un premier débrayage le 8 septembre et un autre aujourd'hui (12 septembre), le syndicat affirme qu'il prendra part à la journée d'action unitaire, le 4 octobre.
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