Du rififi entre Apple et l'Open Source

Le ton monte entre les développeurs du navigateur Internet Safari d'Apple et ceux de KHTML, le moteur de rendu HTML open source utilisé par le navigateur Konqueror de l'environnement graphique KDE pour Linux. Début 2003, Apple a choisi d'utiliser KHTML pour Safari, les développeurs de KHTML se félicitant de voir la qualité de travail ainsi reconnue et espérant pouvoir profiter du soutien d'Apple dans la poursuite de leurs efforts. Deux ans plus tard, l'union semble prendre la direction du divorce. De chaque côté, les équipes de développement se répondent et s'interpellent par blogs interposés, commentaires passionnés de visiteurs en prime. C'est l'annonce du succès de Safari au test Acid2 de conformité aux standard HTML et CSS par David Hyatt qui a mis le feu aux poudres le 27 avril dernier. Zack Rusin, membre de l'équipe de développement de KHTML, estime que les modifications apportées à WebCore - la version Apple de KHTML - ne seront "probablement jamais" appliquées à KHTML : selon lui, l'implémentation du rendu de l'élément CANVAS requise pour réussir le test Acid2 utilise, dans Safari, des API de Mac OS X, empêchant sont adaptation à KHTML; Zack Rusin prédit une "réécriture complète". Réponse du berger à la bergère, David Hyatt explique sur son blog que certains éléments de code sont effectivement spécifiques à la plate-forme, soulignant que WebCore fait appel une version modifiée par Apple de Qt, et de demander : "Que pensez-vous qu'Apple pourrait faire de mieux ici ?" Finalement, cette querelle pourrait bien relever en bonne partie d'un simple problème de reconnaissance : un autre développeur de KHTML, qui indique avoir commencé à intégrer les modifications d'Apple pour le test Acid2 tout en soulignant la difficulté, souligne que "le problème n'est pas qu'Apple ne coopère pas autant qu'il le pourrait", "non, notre problème, ce sont les utilisateurs qui pensent qu'Apple en fait plus et sous-estiment notre travail pour implémenter les correctifs de WebCore"; une critique également formulée par Zack Rusin, non sans une certaine amertume.

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