Les entreprises du bureau et du numérique sont 29 % à avoir constaté une dégradation de leur situation économique globale au second semestre 2023, par rapport à la première moitié de l'année passée. (Crédit photo : Pixabay)
Près de 30 % des entreprises récemment sondées par la Fédération EBEN ont enregistré une baisse de chiffre d'affaires en seconde moitié d'année 2023. Elles peinent en outre à séduire de nouveau collaborateurs et doivent dans le même temps augmenter les salaires pour fidéliser ceux en poste.
Les entreprises du bureau et du numérique ont le moral en baisse. C'est qui ressort de la dernière enquête de conjoncture menée auprès de 96 d'entre elles par la Fédération EBEN entre les 9 novembre et 4 décembre derniers. Elles sont en effet 29 % à avoir constaté une dégradation de leur situation économique globale au second semestre 2023, par rapport à la première moitié de l'année passée. Une proportion en hausse de 9 % d'un semestre sur l'autre. Par voie de conséquence, la part de celles qui font état d'une amélioration de leur situation économique a baissé elle aussi (-3 points) pour ne plus se situer qu'à 31 %. Il faut dire quelles sont aussi plus nombreuses à faire état d'une dégradation (37 %) ou d'une stagnation (34 %) de leurs revenus.
37 % des entreprises du bureau et du numérique font état d'une dégradation de leurs revenus et 34 % d'une stagnation. (Crédit : EBEN)
72 % des sondés veulent recruter
Dans ce contexte, les rangs de celles dont le nombre de salariés a stagné au cours des six derniers mois ont grossi (72 % des sondés), tandis que ceux des entreprises qui déclarent des hausses d'effectifs ont reculé de trois points à 19 %. Pourtant, ce n'est pas l'envie d'accueillir de nouveaux collaborateurs qui fait défaut, 64 % des entreprises interrogées souhaitant recruter. Problème, 98 % de l'échantillon de l'étude de conjoncture de la Fédération EBEN affirme rencontrer des difficultés dans ce processus. 11 % d'entre eux ont notamment indiqué que des candidats ont pu renoncer à les rejoindre pour des raisons de difficultés d'accès au logement. Tout cela rejaillit évidemment sur l'activité des entreprises interrogées, dont 48 % doivent refuser des commandes ou des ventes, faute de personnel suffisant pour les traiter.
À défaut de pouvoir facilement élargir leurs effectifs, les professionnels du bureau et du numérique travaillent donc aussi sur la fidélisation des collaborateurs en poste. Une fidélisation qui passe par des hausses de salaires, sans lesquelles 62 % des entreprises interrogées craignent de voir des salariés les quitter ou de connaître un conflit social pour 16 % d'entre elles. Des risques contre lesquels 63 % des dirigeants tentent de se prémunir en prévoyant de revaloriser les salaires dans leur entreprise au 1er janvier 2024. Parallèlement, certains d'entre eux (70 %) souhaitent verser une prime à leurs salariés, dont 47 % à travers la prime Macron et 50 % à travers des primes individuelles.
Les risques d'une baisse éventuelle des allégements de charges
À noter que les dirigeants se montrent aussi inquiets sur une éventuelle diminution des charges sur les salaires représentants entre 2,5 et 3,5 SMIC. Elle risquerait d'entraîner une perte de compétitivité de leurs entreprises (pour 60 % des sondés), un tassement des salaires (35 %) et une diminution du nombre de salariés (24 %). Par ailleurs, 88 % des employeurs considèrent anormal que des salariés en arrêt-maladie bénéficient de jours de congés payés au titre des périodes non travaillées.
À l'inflation sur les salaires s'ajoute celle de l'inflation générale sur les prix, qui se traduit par une baisse des marges de 38 % des entreprises interrogées par la Fédération EBEN. Et pour 65 % des dirigeants sondés qui subissent une hausse des prix de la part de leurs fournisseurs, cette hausse conduit à une augmentation de leur coût de revient comprise entre 5 et 10 %. Environ 15 % du panel de l'étude a pris le parti de reporter cette hausse intégralement sur ses tarifs. 65 % ne le font que partiellement et 20 % pas du tout. La question est de savoir si ces derniers pourront continuer de se positionner ainsi, sachant que le coût de l'énergie est un problème pour leurs entreprises et ne risque pas de s'alléger avec l'entrée maintenant effective dans l'hiver. 3 % pensent même qu'ils seront contraints de cesser leur activité si une baisse des prix de l'énergie n'intervient pas rapidement.
(Crédit : EBEN)
Les banques peu enclines à aider au renforcement des trésoreries
Pour tenir en période difficile, les entreprises doivent pouvoir compter sur une trésorerie solide. Là où le bât blesse, c'est qu'il est aujourd'hui difficile d'obtenir un appui bancaire pour renforcer sa trésorerie. Pour preuve, sur les 17 % de répondants ayant recherché, au cours des douze derniers mois, des solutions de financement de trésorerie auprès de leur banque, 60 % seulement les ont obtenus. En revanche, les banques sont beaucoup plus enclines à financer de l'investissement : sur les 45 % des dirigeants ayant recherché ce type d'accompagnement au cours de la même, 90 % ont reçu une réponse positive.
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