Il y a bientôt un an, le revendeur orléanais AMMI.DSI obtenait sa mise en plan de continuation, seulement 10 mois après son dépôt de bilan. Son PDG, Gérard Gilbert revient sur les pratiques qui ont permis à sa société d'être toujours là aujourd'hui.
« En 2013, nos résultats sont plutôt bons et nous sommes profitables. » Même s'il n'entre pas plus dans les détails, Gérard Gilbert, le PDG d'AMMI.DSI laisse donc entendre que son entreprise est dans la bonne voie vers un retour à la normale de sa situation. Le 30 avril 2013, la société de distribution et de maintenance d'infrastructures IT avait obtenu de poursuivre son activité dans le cadre d'un plan de continuation, malgré un dépôt de bilan prononcé dix mois plus tôt à sa demande. « En France, seules 25% des entreprises placées en redressement judiciaire arrivent à s'en sortir. Sur celles-ci, 25% le font sans apport de capitaux extérieurs. AMMI.DSI fait partie de celles-là », déclare le dirigeant.
«Un chef d'entreprise ne se pose pas toujours les bonnes questions. Parfois certaines actions s'imposent », poursuit Gérard Gilbert au moment d'aborder les mesures qu'il a prises pour qu'AMMI.DSI soit encore présente aujourd'hui. La première d'entre elle est le dépôt de bilan lui-même qu'il décrit comme un acte de bonne gestion à faire au moment opportun. C'est ce qui a notamment permis au revendeur de dégager des fonds en allégeant ses dettes fournisseurs. Fort de 31 ans de présence dans la région centre, AMMI.DSI a aussi profité de sa notoriété. Ses clients grands comptes et PME l'ont soutenu et aucun n'a rompu son contrat à l'annonce du dépôt de bilan. Il en a été de même avec les salariés du revendeur. S'il a bien évidemment fallut réduire les effectifs, aucun collaborateur n'est parti volontairement. « Ils se sont montrés solidaires », se rappelle Gérard Gilbert. Au final, l'entreprise a ainsi pu maintenir son volume d'affaires tout en réduisant ses charges. En 2012, elle avait réussi à publier des résultats stables par rapport à 2011 (2,3M€ de chiffre d'affaires contre 2,5M€ en 2011).
"On peut s'en sortir"
Quant à l'avenir, Gérard Gilbert n'est pas fixé sur la stratégie à adopter. Il déclare : « Des gens disent que la distribution est morte et d'autres que les services rapportent beaucoup d'argent. Je ne me reconnais dans aucun de ces avis, il est compliqué de savoir dans quelle direction aller ». Selon lui, AMMI.DSI doit tirer son marché vers le haut en proposant une offre plus qualitative, basée sur des infrastructures plus sophistiquées, pour se démarquer des petits revendeurs en boutique avec qui la concurrence est rude. « Nous allons aussi devoir élaborer une offre de cloud structurée », ajoute Gérard Gilbert. À bientôt 60 ans, le PDG d'AMMI.DSI se dit renforcé par l'épreuve que sa société a traversée. « Un redressement judiciaire, ce n'est jamais facile à vivre. Dans cette position, il ne faut pas chercher à savoir si nous sommes le gentil ou le vilain, mais surtout comprendre que nous pouvons nous en sortir », conseille-t-il.
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