Patrick Drahi, président d'Altice, la maison-mère SFR-Numericable, doit certainement savourer le plan de rachat aux petits oignons de Bouygues Telecom concocté par Orange. (crédit : D.R.)
Dans la dernière ligne droite, le rachat de Bouygues Telecom par Orange contraint ce dernier à trouver un accord avec SFR-Numericable et Free pour leur céder des actifs stratégiques, au risque de ne pas voir ce projet d'acquisition validé par les autorités de la concurrence. Quitte à rendre aussi la mariée moins belle.
Orange est en train de mettre les petits plats dans les grands pour réussir le rachat de Bouygues Telecom. Sur le feu depuis début janvier, l'acquisition se heurte toutefois au mur de l'autorité de la concurrence qui s'oppose clairement à ce que le premier opérateur télécoms du marché engloutisse seul la filiale télécom de l'empire Bouygues. L'opération s'avère donc complexe et pour la mener à son terme, Orange a donc besoin de se mettre d'accord sur la répartition des actifs de Bouygues Telecom avec les deux autres ténors du marché télécoms français, à savoir SFR et Free comme l'a indiqué Stéphane Richard hier à la fin de la présentation Hello..
D'après Les Echos, les tractations ont bien avancé, si bien qu'un accord de rachat pourrait être annoncé le 31 mars. Mais ce sont les modalités de répartition qui ont de quoi surprendre, puisque le groupe dirigé par Patrick Drahi serait prêt à mettre la main sur les clients fixe et mobile de Bouygues Telecom pour un montant de 4 milliards d'euros. Free ne serait pas en reste, le groupe dirigé par Xavier Niel débourserait ainsi 2 miliards d'euros pour « récupérer des antennes et des fréquences, ainsi qu'une partie des 300 boutiques détenues en propre par Bouygues Telecom », écrit le journal économique.
Bouygues Telecom veut croquer au moins 10% du capital d'Orange
Si le dépeçage de Bouygues Telecom se confirme, à savoir les clients fixe et mobile pour SFR ainsi que les antennes et boutiques pour Free, que va-t-il au final rester comme actifs dans l'escarcelle d'Orange ? Sans oublier qu'une fois Orange devenu actionnaire majoritaire de Bouygues Telecom une fois le rachat entériné, ce dernier compte bien obtenir au moins 10% des parts d'Orange aux côtés de l'Etat qui en détient aujourd'hui 23%. Le mécano géant qui se profile à l'horizon entre Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free semble donc profiter à tout le monde, même s'il est loin d'être achevé : « On est à peu près d'accords sur les grandes masses de ces répartitions », a déclaré Stéphane Richard, le PDG d'Orange en marge de sa dernière conférence Hello.
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