Après deux années noires, 2008 et 2009, les sociétés de services informatiques (SSII, éditeurs notamment) concluent l'année 2011 sur une moyenne de 3,6% de croissance. Le troisième trimestre 2011 leur laisse entrevoir une année 2012 difficile, sans être catastrophique, le Syndicat anticipe pour l'année prochaine 1% de croissance moyenne pour son secteur.
« Notre industrie s'est largement transformée ces dernières années pour être plus résistante à des aléas éventuels » lance le Syntec Numérique dans sa présentation des résultats 2011. Traduction : malgré la crise, les services informatiques ne connaissent pas de ralentissement d'activité notable. Ils redoutent 2012, sans verser dans le pessimisme noir. Les plans d'embauche sur 2011 ont été suivis, la profession envisage même de nouvelles embauches sur 2012.
Pour en avoir le coeur net, le cabinet IDC, auteur de l'étude sur laquelle se base le Syntec Numérique, a réalisé deux enquêtes successives, l'une en septembre, l'autre fin octobre. Conclusion : 30% des DSI interrogés observent un allongement des cycles de décision, 21% des reports de projets. 26% des DSI veulent baisser leurs dépenses d'externalisation, 32% les augmenter. En face, 20% des prestataires constatent une diminution du nombre d'appels d'offres. Bref, la crise a un impact maîtrisé.
Le Syntec Numérique se montre même confiant sur les investissements publics, avec toujours le même raisonnement, ces investissements servant à réduire la dépense de l'Etat peuvent difficilement être remis en cause.
Forte croissance de l'infogérance
Par secteur d'activité, le Syntec Numérique observe des croissances différentes. Rappelons que depuis un an, et son changement de direction, le Syndicat compte trois collèges : SSII, éditeurs et conseil en technologie. Les SSII (conseil et services informatiques) affichent pour 2011 une croissance moyenne de 2,7% (contre +1 en 2010, - 4% en 2009). Les prix des prestations courantes sont toujours aussi serrés et même à la baisse du fait de la pression concurrentielle et de l'offshore. Les prestations plus haut de gamme tirent les prix vers le haut, l'infogérance est le secteur en croissance pour cette profession.
Les éditeurs sont, comme toujours, mieux lotis, mais avec de grandes différences. En moyenne, ils affichent 3,8% de croissance (contre + 2,5% en 2009 et -2,5% en 2009). Le BtoB s'en sort beaucoup mieux que le BtoC. Autre problème, historique celui là, l'atomisation des éditeurs en France. Dans le top 250 réalisé avec Ernst&Young 4% seulement des éditeurs sont entre 50 et 100 ME de CA annuel, mais ils réalisent la plus forte croissance. Le 1/3 du panel se situe entre 10 et 50 ME, 63% du panel à moins de 10 ME. Ces derniers ne représentent que 8% du CA total des éditeurs.
Troisième catégorie, celle du conseil en technologie, la croissance s'envole à 7% (elle était de 2,5% en 2010 et de -7% en 2009). Le numérique embarqué est un axe de développement toujours aussi fort pour l'automobile et l'aéronautique. Et les grands donneurs d'ordre annoncent d'importants projets de sous-traitance pour 2012. Là aussi, les adhérents du Syntec Numérique équilibrent bonnes et mauvaises nouvelles.
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