Retour sur 5 années d'évolution en matière de rachats d'ESN

Les trois quarts des ESN françaises rachetées entre 2019 et 2023 l'ont été par l'un de leurs homologues. (Crédit photo : Freepik)

Les trois quarts des ESN françaises rachetées entre 2019 et 2023 l'ont été par l'un de leurs homologues. (Crédit photo : Freepik)

Une étude de Crescendo Finance et de PAC recense les acquisitions de 382 ESN françaises entre 2019 et 2023. En hausse jusqu'en 2022, le nombre de vente et les multiples de valorisation se sont repliés l'an dernier.

Combien d'ESN françaises ont été rachetées entre 2019 et 2023, avec quels multiples de valorisation et par qui ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles répond avec précision un travail mené par le cabinet Crescendo Finance, un spécialiste de l'accompagnement en fusions et acquisition, et le cabinet d'études et de conseil PAC. Ils ont recensé 382 opérations visant des entreprises de services numériques tricolores au cours des cinq années passées. Dans 75 % des cas, elles ont été menées par des concurrents, français ou étrangers, le reste étant à mettre à l'actif de fonds d'investissements. Chez ces derniers, bpifrance, BNP Paribas, Keensight Capital ou encore Capza ont compté parmi les plus gourmands. Du côté des ESN ayant réalisé de la croissance externe, Magellan Partners (9 opérations), Accenture (9), Koesio (8) ou encore Xefi (5) se sont distinguées. Le classement change néanmoins lorsque l'on se base sur le critère du volume de chiffre d'affaires acquis, avec un podium constitué dans ce cas de Sopra Steria (376,5 M€), Accenture (311,4 M€) et CGI (245,9 M€).


Au cours des 5 années passées, Magellan Partners et Accenture ont dominé le classement des acquéreurs d'ESN françaises en volume de transactions. Sopra Steria a décroché la palme de numéro un en termes de chiffre d'affaires acquis en mettant notamment la main sur Sodifrance en 2020. (Illustration : PAC/Crescendo Finance)

Les ESN qui se sont positionnées comme acquéreurs ont visé des entreprises dégageant moins de 15 M€ de chiffres d'affaires. Leurs cibles dont les revenus dépassaient les 100 M€ n'ont représenté que 5 % leurs volumes de transactions des cinq dernières années. Cela illustre le fait que ces investisseurs stratégiques privilégient les petites structures dont la taille les rend plus facilement intégrables. Pour les fonds d'investissements, c'est la maturité démontrée du business model qui prime. Seulement 19 % de leurs rachats d'ESN françaises ont porté sur des structures de moins de 15 M€ de revenus annuels. Une proportion qui passe 29 % pour les sociétés de 15 à 50 M€, à 19 % pour celles affichant de 50 à 100 M€ de facturations et 33 % pour celles dépassant les 100 M€.


Les ESN françaises de petite taille sont généralement prisées par leurs concurrents pour leur facilité d'intégration. (Illustration : PAC/Crescendo Finance)

Lorsque l'on se penche sur l'évolution chronologique du marché des fusions-acquisitions d'ESN française, on constate que sa progression en volume a été constante de 2019 à 2022, avec une exception en 2020, année du Covid. En 2023, cette croissance est retombée avec un total de 88 opérations (dont 22 réalisées par des fonds d'investissements), contre 10 de plus l'année précédente. La courbe des multiples de valorisation a d'ailleurs connu une trajectoire similaire. Dans les cas d'acheteurs étant des ESN, le record de valorisation par multiple de chiffre d'affaires été atteint en 2021 (1,55 fois), tandis que celui de la valorisation par multiple EBIDTA la plus haute a été relevée sur 2022 (13,9 fois). En 2023, elles sont respectivement tombées à 0,99 fois et 11,7 fois. En parallèle, les multiples de valorisation proposés par les fonds d'investissement ont baissé eux aussi : 1,11 fois l'EBITDA comme le chiffre d'affaires en 2023, contre 1,62 fois le chiffre d'affaires et 13,4 fois l'EBITDA en 2022, leurs plus hauts niveaux sur 5 ans.

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