2024 s'annonce pleine de nouveaux challenges, mais aussi d'opportunités, pour la protection de nos infrastructures les plus critiques. Zoom sur les principales tendances et évolutions qui doivent retenir l'attention des équipes de sécurité, des conseils d'administration et des gouvernements dans un avenir proche.
1. Les solutions de cybersécurité cloud, optimisées par l'IA, vont être plus largement acceptées pour la protection des infrastructures critiques. Elles permettront de surmonter les difficultés liées aux réglementations.
Dans le paysage digital actuel, le besoin de solutions de cybersécurité efficaces n'a jamais été aussi important. De plus en plus de secteurs d'activités et d'entreprises dépendent de systèmes basés sur le cloud pour stocker et gérer les données, ce qui représente un risque accru de cyberattaques et de violations. C'est là que la combinaison de solutions de cybersécurité cloud et de technologie IA s'avère cruciale. Tirant parti de la puissance de l'IA, ces solutions peuvent détecter et prévenir rapidement et de façon précise les cybermenaces, offrant ainsi une robuste protection pour les infrastructures critiques. Les solutions cloud sont en outre plus faciles à déployer et à gérer, ce qui les rend plus accessibles aux entreprises de toutes tailles. Avec l'acceptation et l'adoption accrues de ces solutions avancées, les difficultés liées aux réglementations et les inquiétudes quant à la sécurité du cloud devraient diminuer. Nous nous dirigerons alors vers un écosystème digital plus sûr et plus résilient, bénéficiant à la fois aux organisations et aux consommateurs. Dans le souci d'assurer un équilibre entre innovation et résilience, certaines législations ont eu pour effet, dans certains secteurs clés, de ralentir les déploiements dans le cloud. Aux États-Unis et au Canada, la conformité avec les normes de protection des infrastructures critiques (CIP) de la North American Electric Reliability Corporation (NERC) a fait du passage au cloud un véritable challenge pour les secteurs de l'électricité et des services publics. Toutefois, au cours de l'année prochaine, les avantages des solutions de sécurité cloud vont devenir de plus en plus évidents dans tous les secteurs d'activité. Les réglementations vont s'adapter à cette évolution. Nous prévoyons de ce fait une transition généralisée vers le cloud, apportant des mesures de cybersécurité plus souples et plus évolutives pour les infrastructures critiques.
2. En Europe, la Directive NIS2 va exiger des capacités de capture de paquets, la gestion des risques de cybersécurité et le signalement des incidents pour les équipes chargées de sécuriser les systèmes critiques de l'ensemble de la société.
Le paysage de la cybersécurité est sur le point de changer radicalement en Europe avec la mise en oeuvre de la Directive 2022/0383 sur les réseaux et les systèmes d'information (NIS2). Cette directive va introduire des règles strictes qui obligeront, entre autres, les entreprises à mettre en place des capacités de collecte de paquets. Pour répondre à ces exigences, les entreprises devront mettre en place les outils nécessaires à la gestion des risques de cybersécurité et à la notification des incidents. Ces règles vont entraîner une évolution vers des capacités avancées de corrélation et d'analyse de contexte, améliorant la préparation à la cybersécurité et plaçant les renseignements au centre de chaque décision de sécurité. Ceci est particulièrement vrai pour de nombreuses entreprises désormais considérées par la Directive NIS2 comme des entités essentielles et significatives. Ces organisations, considérées comme critiques pour la société, sont donc confrontées à des exigences encore plus importantes en matière de cybersécurité.
3. En 2024, la menace du RaaS (Ransomware as a Service) devrait augmenter, les hackers étant de plus en plus stratégiques et sophistiqués dans leur approche.
Le RaaS leur permet d'accéder facilement aux vulnérabilités des réseaux et des appareils et leur permet de les exploiter, ce qui en fait une méthode d'extorsion et de cyberattaque très efficace. L'émergence d'outils tels que Shodan contribue fortement au développement du RaaS. Ce moteur de recherche permet d'identifier et de cibler facilement les appareils et les réseaux vulnérables. Shodan rend non seulement ces appareils visibles, mais fournit également des informations sur leurs vulnérabilités et leur exploitabilité. Même les appareils auparavant considérés comme sûrs peuvent désormais être facilement ciblés et compromis par les cybercriminels, mettant ainsi en danger des données sensibles et des systèmes critiques. Les implications du RaaS peuvent être désastreuses pour les entreprises, les organisations et les particuliers. Les cyberattaques peuvent provoquer d'importantes pertes financières, compromettre la réputation d'une organisation et perturber des services essentiels. En 2024, à mesure que le RaaS va devenir plus accessible et abordable pour les hackers, quel que soit leur niveau de compétence, nous pouvons nous attendre à une augmentation des attaques dans de nombreux secteurs d'activité, dont les infrastructures critiques, la santé, les finances et les administrations. À ce titre, et afin de contrer les risques du RaaS, il est vital que les organisations restent vigilantes et prennent des mesures proactives pour sécuriser leurs réseaux et leurs appareils.
4. L'intelligence artificielle a le potentiel de transformer le paysage criminel en permettant aux hackers d'identifier et d'exploiter des vulnérabilités jusqu'alors inconnues.
Grâce à sa capacité à analyser de grandes quantités de données et à apprendre de modèles, l'IA peut rapidement identifier les faiblesses des systèmes informatiques, des réseaux et même du comportement humain. De nombreux secteurs et infrastructures critiques sont ainsi exposés au risque de cyberattaques, car les organisations criminelles peuvent utiliser cette capacité de l'IA pour lancer des attaques sophistiquées et ciblées. Des outils basés sur l'IA peuvent en outre être utilisés pour identifier les personnes ou les organisations potentiellement vulnérables. Grâce aux médias sociaux et à d'autres plateformes en ligne, l'IA peut recueillir une multitude d'informations sur les victimes potentielles, notamment leur situation financière, leurs centres d'intérêt et leurs modèles de comportement. Ces informations peuvent être utilisées par les organisations criminelles pour concevoir des escroqueries hautement personnalisées et convaincantes ou des attaques de phishing ciblées leur permettant de tromper plus facilement leurs victimes. À mesure que l'IA progresse et devient plus accessible, la capacité des organisations criminelles à l'exploiter pour leurs activités néfastes ne va faire qu'augmenter.
En conclusion
Il devient évident alors que nous approchons du paysage complexe de la cybersécurité de 2024 et au-delà, que les menaces et les challenges auxquels notre société est confrontée ne cessent d'évoluer. L'essor du Ransomware as a Service, le potentiel transformateur de l'IA, l'adoption de solutions cloud pour les infrastructures critiques et l'impact de changements réglementaires tels que la Directive NIS2 en Europe, sont autant de facteurs déterminants qui vont façonner l'avenir de la cybersécurité. Pour garder une longueur d'avance sur toutes ces évolutions, les professionnels IT et sécurité, de même que le management des entreprises, doivent rester vigilants, adopter les nouvelles technologies et faire de la cybersécurité un aspect fondamental de leur stratégie. Les enjeux sont plus importants que jamais et notre capacité à protéger les systèmes critiques dépend de la proactivité de nos réponses à ces nouvelles tendances.
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