Sur l'ensemble de son exercice annuel, la société de Larry Ellison voit son chiffre d'affaires progresser de 4% à 37 milliards de dollars (Md$). Quant à son bénéfice net annuel, il a grimpé de 17%, à 9,98 Md$. Sur douze mois, la marge opérationnelle, en hausse de 14%, s'élève à 37% du chiffre d'affaires (contre 34% sur l'exercice 2011). Sur le 4ème trimestre ce chiffre d'affaires a progressé de 1% à 10,9 milliards de dollars.
Les ventes de licences logicielles d'Oracle se sont élevées à 4 milliards de dollars entre début mars et fin mai 2012. Avec la maintenance, son activité logicielle atteint8,14 Md$, en hausse de 6%. Les revenus sur le matériel baissent de 14%, à 1,58 Md$, Oracle se désengageant sur les serveurs de base pour mettre l'accent sur ses systèmes haut de gamme.
Malgré des ventes de matériel en baisse et un chiffre d'affaires à peine plus élevé (+1%) que celui de l'an dernier à même époque, Oracle affiche une hausse de 8% sur le bénéfice net de son quatrième trimestre fiscal (clos fin mai), à 3,45 milliards de dollars (Md$). Il est vrai que les ventes de matériel ne représentent que 14% de son chiffre d'affaires total contre 75% pour la partie logicielle (licences et maintenance) et 11% pour les services.
+7% pour les nouvelles licences
Entre mars et avril, les ventes réalisées par Oracle se sont établies à 10,9 Md$ dont 4 Md$ (+7%) ont été réalisés sur de nouvelles licences, principal indicateur de croissance puisqu'il témoigne généralement du lancement de projets. Toutefois, la stratégie d'acquisition d'Oracle, très déterminée, a également contribué à faire progresser ce poste (parmi les tout derniers rachats figurent Collective Intellect dans l'analyse de réseaux sociaux, Vitrue sur la gestion des campagnes marketing, ClearTrial dans la santé).
Parallèlement, les mises à jour de logiciels et la maintenance ont généré 4,2 Md$ (+5%) sur le trimestre. En revanche, Oracle a enregistré une baisse de 16%, à 997 millions de dollars sur ses ventes de matériel, incluant l'activité de systèmes sous Unix acquise avec le rachat de Sun Microsystems. En tenant compte du support, l'activité « hardware » a généré 1,58 Md$ (-14% par rapport à l'an dernier).
Des ventes de matériel suivies de près
Les observateurs du marché ont surveillé de près les performances réalisées par la division « hardware » d'Oracle depuis l'acquisition de Sun en janvier 2010. La société n'a pas souhaité encourager les ventes de serveurs basiques sur lesquels elle ne dégageait qu'une faible marge. Le résultat montre que sa stratégie de se concentrer sur des machines haut de gamme telles que ses modèles Exadata et Exalytics, qui combinent des serveurs Sun et du logiciel Oracle, fonctionne bien, ont pointé les responsables du groupe durant la présentation des résultats (au cours d'une conférence téléphonique).
Les ventes de ces systèmes combinés a plus que doublé en un an, selon le co-président d'Oracle, Mark Hurd, qui a estimé qu'il y avait eu, au quatrième trimestre, une évolution notable sur ces solutions matérielles, les clients en achetant beaucoup plus. Dans le communiqué officiel, il estime que le chiffre d'affaires annualisé généré par cette activité a dépassé le milliard de dollars.
Une grande partie du coût des systèmes Exa réside dans le logiciel
Les ventes des produits « Exa » vont augmenter à mesure que les entreprises constateront leurs performances, assure le PDG de la société, Larry Ellison. « Alors que ces systèmes sont déjà très, très rapides, ils vont le devenir encore plus », a-t-il déclaré. Cela crée deux opportunités pour Oracle, selon lui. La société peut se retrouver à la première place des fournisseurs de systèmes haut de gamme, estime-t-il. Et, dans la mesure où les solutions Exa sont basées sur des processeurs x86, elles offrent un bon ratio performance/prix et aideront aussi Oracle à gagner des parts sur les serveurs basiques de ses concurrents.
Ce que Larry Ellison n'a pas relevé, c'est qu'une grande partie du coût total de ces systèmes réside dans le prix des licences et dans les revenus de maintenance annuelle que ces systèmes génèrent pour Oracle. Certes, il y a certains facteurs qui les modèrent dans la mesure où les clients peuvent faire évoluer leurs licences actuelles vers ces machines haut de gamme. Et Oracle est également connu pour accorder d'importantes remises sur son tarif catalogue.
Très bon trimestre pour les applications par industries
Pendant la conférence d'annonce des résultats, les ventes d'applications ont également été abordées. Les résultats sont assez uniformes, selon Mark Hurd qui a indiqué qu'il n'y avait pas une région ou un produit qui s'était particulièrement distingué par rapport aux autres. Il a tout de même signalé de bons résultats sur le CRM, l'ERP et les solutions HCM (gestion du capital humain) et précisé que cela concernait aussi l'Europe. Larry Ellison a de son côté ajouté que les applications spécifiques à un secteur industriel avaient connu un quatrième trimestre « phénoménal ».
Oracle n'aurait dû annoncer ses résultats financiers que jeudi prochain. On ne sait pas précisément pourquoi il a décidé de le faire trois jours plus tôt. Certaines rumeurs ont évoqué un possible départ d'un responsable commercial clé, Keith Block, mais ce sujet n'a pas été abordé pendant la conférence téléphonique. Et le Wall Street Journal a signalé, après celle-ci, que le responsable en question avait en fait quitté Oracle.
« Le marché a commencé à spéculer sur cette nouvelle et le prix de l'action baissait », a expliqué Bill Hostmann, analyste du Gartner. « Pour les actionnaires, ils ont voulu clarifier la situation aussi vite que possible. Il n'y avait pas de raison d'attendre jusqu'à jeudi ».
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