La position dominante de Nvidia sur les accélérateurs IA et la brique logicielle CUDA comporte des risques d'abus selon l'Autorité de la concurrence. (Crédit Photo: Nvidia)
Après une enquête et une perquisition dans les locaux français de Nvidia, l'Autorité de la concurrence s'apprêterait à poursuivre le fournisseur pour pratiques anti-concurrentielles. Le régulateur hexagonal serait le premier à intenter ce type d'action.
La semaine dernière, l'Autorité de la concurrence a publié un avis sur l'intelligence artificielle observant plusieurs comportements à risque dans cet écosystème. Dans le viseur du régulateur on retrouve notamment les acteurs des semi-conducteurs et en particulier Nvidia. Selon Reuters citant des sources porches du dossier, l'Autorité serait sur le point de passer à la vitesse supérieure en poursuivant le fournisseur pour des pratiques anti-concurrentielles.
Dans son avis, le régulateur observe des barrières à l'entrée très élevées sur ce marché. Elle cible notamment le recours à des puces spécialisées, un secteur dominé par les accélérateurs GPU de Nvidia. Ce dernier a d'ailleurs fait l'objet d'une inspection surprise des agents de l'Autorité de la concurrence dans ses locaux français en septembre dernier. La partie logicielle est aussi essentielle et l'environnement propriétaire CUDA de Nvidia est la plus utilisée dans le monde. Ce binôme est donc en situation de position dominante sur le marché de l'IA.
Plusieurs pratiques anti-concurrentielles redoutées
Les risques d'abus sont bien réels selon l'Autorité qui cite pêlemêle différentes pratiques condamnables la fixation des prix, des restrictions de l'approvisionnement, des conditions contractuelles déloyales ou des comportements discriminatoires. La dépendance vis-à-vis de CUDA est également pointée du doigt et le régulateur scrute attentivement les alternatives possibles comme TensorFlow de Google ou l'initiative ULX.
Enfin, l'Autorité est très attentive aux investissements de Nvidia dans Coreweave, fournisseur cloud spécialisé dans l'IA. Selon France Digitale, ce type de partenariat permet « ainsi d'offrir un accès aux GPU à des tarifs jusqu'à 80% moins élevés que ceux proposés par les fournisseurs de cloud généralistes ». Un comportement jugé déloyal et qui impacte les acteurs ne disposant de la surface financière des hyperscalers.
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