NCS : l'intégrateur toujours en manque de fonds

Didier Lignier, PDG de la société NCS

Didier Lignier, PDG de la société NCS

En mai 2014, le tribunal de commerce d'Arras a placé en redressement judiciaire les différentes sociétés gérées par Didier Lignier, le patron de l'intégrateur NCS. La situation a été réexaminée le 1er décembre, le redressement a été prolongé jusqu'au 28 mai 2015. De fait, l'activité se poursuit jusqu'en janvier afin de sortir de cette impasse.

Le tribunal de commerce d'Arras a ordonné le 1er décembre à Didier Lignier de lancer un appel d'offres pour une cession éventuelle des filiales du groupe NCS, les sociétés NCS Nord de France et Elecine, rapporte la Voix du Nord. Une injonction qui fait suite au placement en redressement judiciaire de l'intégrateur réseaux et systèmes en mai dernier, prolongé jusqu'au 28 mai 2015. Plus d'une centaine d'emplois sont menacés.

La croissance fébrile de l'entreprise lors des deux dernières années l'a conduite à une cessation de paiement. Après de bons exercices en 2011 et 2012, une hausse du résultat de 57,66 % portant le chiffres d'affaires à 15M€, la dette a gonflée de 70 % à hauteur de 16M€. La société NCS a lourdement investi dans ses datacenter après avoir remporté plusieurs contrats pluriannuels. Avec une croissance descendue à 30 %, le chiffre d'affaires s'est établi autour de 22M€ l'an passé.


Des objectifs pourtant élevés

Didier Lignier espérait augmenter les facturations de l'entreprise qu'il a créée en 1995, avec un objectif de 39 millions d'euros de chiffres d'affaires et cent trente-cinq salariés en 2018. Le projet devait s'accompagner d'un nouveau siège social à 3,5 millions d'euros, à côté du parc d'activités des Bonnettes où l'entreprise est déjà implantée.

Propriétaire depuis 2012 de l'ensemble Arras Golf Ressort, Didier Lignier n'a pu que constater les pertes d'exploitation récurrentes. Le déficit s'est élevé à 400 000 € en 2013 pour un chiffre d'affaires de 927 000 €, enregistrant une baisse de 24 %. Le passif dépasserait 3 millions d'euros, avec des arriérés d'impôts et de cotisations URSSAF ainsi que des impayés auprès des fournisseurs, toujours selon La Voix du Nord.

Nos confrères rapportent les propos du maire d'Anzin-Saint-Aubin, David Hecq, « il a le mérite d'avoir épuré la situation, remis les choses d'équerre. On l'a vu très présent sur le golf. Il a essayé d'attirer les touristes anglais. Mais il s'est pris pas mal de scuds de l'association des golfeurs ». Le domaine a perdu près de la moitié de ses adhérents depuis son arrivée. Le maire poursuit, « avec les difficultés du golf, il s'est servi de NCS pour remettre de l'argent et relancer l'activité. Il faut voir si l'administrateur judiciaire va séparer les entités, scinder les actifs, pour relancer les activités du golf et celles de NCS. »

Les investisseurs manquent à l'appel

NCS reste active sur la fibre optique et pourrait se relancer grâce à sa force commerciale mais les 6 millions d'euros d'argent frais que Didier Lignier recherche depuis 2012 manquent à l'appel. Malgré l'entrée au capital de l'entreprise des deux fonds d'investissement Vauban Partenaires et Participex Gestion, le PDG n'a réussi à rassembler que 2,5 millions d'euros. Mais le défaut de paiement est devenu inéluctable quand les banques ont mis fin aux négociations.

Le dirigeant reste optimiste et martèle que le carnet de commande est plein, en attendant que la croissance reprenne, les négociations avec les prêteurs continuent et NCS a encore quelques mois pour trouver des repreneurs. Sollicitée par nos soins, la direction de l'intégrateur n'a pour l'instant pas pu nous donner plus d'informations.

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