Avant Paris, Satya Nadella a fait uen halte à Dublin pour annnoncer l'arrivée de datacenters en France. (Crédit MS)
Après AWS qui annonçait la semaine dernière l'ouverture de datacenters en région parisienne, c'est au tour de Microsoft d'étendre son infrastructure cloud en Europe. Satya Nadella a annoncé l'ouverture de datacenters en France l'année prochaine. « Les services Office 365, Dynamics 365 et Azure seront délivrés à partir de serveurs locaux aux entreprises françaises », a déclaré hier le CEO de Microsoft.
La firme de Redmond a déjà dépensé 3 milliards de dollars pour développer ses capacités cloud en Europe. Microsoft dispose désormais de datacenters au Royaume-Uni hébergeant des services Azure et Office 365, et des centres de données en Allemagne hébergeant des services Azure. Les datacenters français accueilleront les services Dynamics 365, en plus d'Azure et d'Office 365. Le ministère de la Défense britannique et le fabricant allemand de pièces automobiles ZF utilisent déjà ses services cloud. « L'administration de la Santé irlandaise et l'Alliance franco-japonaise Renault-Nissan sont également clients de nos services », a également précisé Satya Nadella.
Selon Microsoft, la question de la « souveraineté des données » est un élément clef et un levier important pour attirer les clients européens. Essentiellement, la souveraineté des données consiste à garantir que les données restent sous le contrôle des lois locales, et en Europe, celui-ci s'exerce à deux niveaux. D'une part, les lois adoptées par les pays européens en matière de secret exigent en général que les données des administrations ne sortent pas des frontières nationales. Par exemple, le fait qu'il y ait des datacenters installés sur le territoire anglais est essentiel si l'hébergeur veut avoir le gouvernement britannique comme client.
Les données restent en Europe
Ensuite, le stockage et le traitement des informations personnelles des citoyens de l'Union européenne doivent répondre à d'autres restrictions : ces processus ne peuvent être réalisés uniquement sous des juridictions offrant le même niveau de protection de la vie privée que celui garanti par le droit européen. Même s'il est possible d'exporter des données vers les États-Unis en adoptant des mécanismes juridiques comme le Privacy Shield, de nombreuses entreprises choisissent une option plus simple : elles conservent leurs données dans l'UE.
Mais, après la décision du Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne, l'entrée en vigueur du Brexit pourrait réduire de moitié la capacité d'hébergement de Microsoft au sein de l'UE. L'ouverture de plusieurs installations à l'intérieur des frontières européennes donnera à l'éditeur plus de latitude. « La confiance et l'échelle sont parmi les éléments les plus importants de notre développement cloud », a déclaré lundi le CEO, Satya Nadella, lors d'un événement organisé par Microsoft à Dublin.
Amazon a ouvert la voie
Microsoft n'est pas la seule entreprise cloud à adopter cette stratégie : la semaine dernière, Amazon.com a annoncé l'ouverture en 2017 de datacenters à Paris pour ses services Amazon Web Services afin d'accroître la diversité géographique de son offre. Le fournisseur dispose déjà de deux datacenters dans l'UE, l'un en Irlande et l'autre en Allemagne, et, en prévision du Brexit, en construit un troisième au Royaume-Uni.
Échaudé par les récentes tentatives des autorités américaines d'obtenir par voie légale le contenu de messages électroniques stockés sur ses serveurs basés en Irlande, Microsoft a adopté une autre approche pour protéger les données de ses clients localisés en Allemagne : le fournisseur a placé les données de ses clients sous le contrôle d'un administrateur de données, T-Systems International, lui-même propriété du telco allemand Deutsche Telekom.
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