Satya Nadella, CEO de Microsoft, annonce la disponibilité des services Azure, Office 365 et Dynamics CRM Online depuis des datacenters allemands. (Source: Alex Schelbert)
Microsoft investit 2 milliards de dollars dans ses datacenters européens. En Allemagne, c'est T-Systems qui aura la garde des données des clients et l'éditeur n'y aura pas accès.
La méfiance des autorités et entreprises européennes envers les services cloud américains fait réagir les fournisseurs. En tournée européenne, le patron de MicrosoftSatya Nadella a ainsi annoncé des investissements de 2 milliards de dollars dans ses infrastructures cloud européennes. Ces montants iront à l'expansion de ses datacenters existants en Irlande et aux Pays-Bas, mais aussi à deux nouvelles régions sous juridiction européenne depuis lesquelles elle proposera ses services cloud commerciaux. Au Royaume-Uni, Microsoft développera ainsi une infrastructure cloud pour fournir ses services Azureet Office 365 fin 2016, et Dynamics CRM Online peu après.
T-Systems comme «gardien des données»
Pour l'Allemagne, sa seconde nouvelle région cloud européenne, Microsoft initie un partenariat totalement inédit avec T-Systems. Les services Azure, Office 365 et Dynamics CRM Online seront proposés depuis des datacenters sécurisés situés à Magdeburg et à Francfort, mais c'est le prestataire T-Systems, soumis à législation allemande, qui aura la garde des données des clients (data custody). «Les clients peuvent désormais choisir nos services fournis depuis un datacenter allemand et confier le contrôle des accès à leurs données à une société fiduciaire allemande», a expliqué Satya Nadella en visite à Berlin. Concrètement, il sera ainsi impossible à Microsoft d'accéder aux données sans l'autorisation du client ou de T-Systems. Le prestataire allemand se chargera également de la connexion sécurisée et privée entre les deux datacenters, synchronisés à des fins de continuité.
Une réponse aux injonctions du Patriot Act
Grâce à cette manoeuvre, Microsoft pourra se soustraire aux demandes des USA de dévoiler des données client hébergées en Europe au nom du Patriot Act, un bras de fer que la firme de Redmond mène actuellement devant la justice américaine. Cette offre inédite devrait séduire les entreprises européennes dans des domaines particulièrement sensibles à la protection des données, comme les secteurs bancaires et de la santé.
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