Menaces sur les PC de HP : qu'en pensez-vous ? Qu'en attendez-vous ?


Les précédents sont-ils probants ?

Tout le monde pense à IBM qui s'est délesté de ses PC, vendus au chinois Lenovo en 2005, et de ses imprimantes  devenues Lexmark en 1991. D'autres ont engagé de pareilles opérations. NEC  s'est séparé de ses PC et  serveurs, en 2009 en Europe, en janvier dernier au Japon. Bull a arrêté la micro informatique en 1991. Des exemples existent que l'on peut donc qualifier de réussite. Les entreprises initiales ont réussi leur reconversion, par exemple IBM dans les services. Le nouvel arrivant, le repreneur, pouvant lui aussi se développer. Ce deuxième cas est toutefois moins probant, Bull a racheté l'américain Zenith et NEC a racheté Packard Bell avant de se retirer du marché des PC, après l'échec de ces deux reprises.

HP présente toutefois un profil différent. Par la taille, HP est n°1 mondial et sa décision impacte ses distributeurs, ses clients et ses salariés beaucoup plus fortement que dans les cas précédents.  « Tout le monde se réfère à IBM, note Jack Mandard,  mais ce n'est pas tout à fait le même cas de figure, l'historique de la distribution et la culture n'est pas la même. Les efforts seront plus importants à fournir du côté d'HP. IBM était surtout grands comptes avec des agents IBM pour le représenter. HP a une gamme plus étendue, un spectre de clients plus large, ce sera donc plus complexe ». HP s'est aussi beaucoup transformé, rachetant EDS en 2008, Compaq en 2002, l'entreprise est moins homogène que ne l'était IBM.

Enfin, la division PSG représente 30% du CA de HP, rappelle CompuBase et IPG (les imprimantes) 20%, c'est donc 50% de l'activité de HP qui serait concernée. Malgré toutes les références antérieures, le cas HP est donc bien  différent.

Les distributeurs sont-ils inquiets ?

« Il ne faut pas en faire un buzz », souligne Philippe Goullioud , « HP n'arrête pas la micro informatique mais étudie différentes options. Il faut faire confiance. HP est confronté à un marché très concurrentiel et fait des choix stratégiques. Quand IBM a arrêté l'activité PC, nous avons continué avec Lénovo, donc je ne suis vraiment pas inquiet ».

« Je travaille avec HP depuis 1983, explique Bruno Barat, je les ai toujours connus avec plusieurs entités, à un moment ils faisaient des instruments de mesure, en plus des PC, une autre fois du médical, maintenant, ils font des PC, des imprimantes, des serveurs, des services. La configuration peut encore évoluer, elle a toujours évolué ».

« C'est un leader avec tout ce que cela implique, relève Gilles Perrot.  Une réputation, du sérieux, la qualité, la capacité à innover. HP a clairement une aura, c'est plus facile de vendre du HP en infrastructures. Et la relation avec leurs équipes est remarquable. Ils sont à fond avec  nous ». 

Derrière cette image et cette relation, également fortes, des questions affleurent. En premier lieu sur le client final. HP a-t-il informé ses clients ? « Nous sommes en permanence en réponse à des appels d'offres, remarque Gilles Perrot, il ne faut pas laisser s'installer le doute ».  « Au moins, remarque Philippe Goullioud, c'est la preuve que clients ont intérêt à passer par nous et à ne pas s'engager dans les appels d'offre en direct des fournisseurs. Nous sommes là quelque soit la vie des constructeurs. Un DSI qui nous fait confiance en sera remercié par sa direction ! »

Jack Mandard voit quelques failles. D'abord, HP c'est le plus grand réseau de distributeurs en Europe. Les conséquences seront donc fortes  pour les petits revendeurs centrés sur le « hard »,  PC et imprimantes, moins à l'aide dans les services. Elles peuvent l'être aussi pour les grossistes. Rêvent-ils de réduire leur dépendance à l'égard de HP ?

Et les salariés ?

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