Guy Mamou-Mani, président de Syntec Numérique, a indiqué que la croissance du secteur IT serait soutenue par celle des projets Smacs (réseaux sociaux, analytique, cloud, mobilité et sécurité) qui devraient représenter 16% du marché. CRédit. D.R
Pour 2016, Syntec Numérique revoit ses prévisions à la hausse avec une croissance du secteur estimée à +2,6%, contre 2,2% initialement prévu. La reprise devrait se confirmer dans tous les secteurs, qu'il s'agisse de l'édition de logiciels (+3,6%), du conseil et des services (+2,5%) ou du conseil en technologies (+2%).
« Je n'aurais pas espéré de telles prévisions pour ma dernière conférence semestrielle en tant que président de Syntec Numérique (*) », s'est réjoui Guy Mamou-Mani, hier à l'occasion de la présentation des derniers chiffres du secteur. « Tous les services sont en croissance et les PME françaises profitent de cette dynamique et elles se portent mieux », a-t-il souligné. Les indicateurs sont en effet tous au vert, qu'il s'agisse de l'édition de logiciels avec 3,6% de croissance attendue, des recrutements avec près de 39 000 emplois pour 2015 et de la bonne santé des projets SMACS (social, mobility, analytics, cloud et security) avec 18,2% de croissance. Le syndicat professionnel des SSII et des éditeurs de logiciels annonce donc une révision à la hausse des prévisions de croissance de son secteur à +2,6% (contre 2,2% initialement prévus). Après une année difficile en 2014 et une reprise en 2015, l'année 2016 s'annonce prometteuse dans les activités de conseil en technologies avec une croissance de 2%. Au premier trimestre 2016, le nombre des appels d'offres a augmenté pour 43% des acteurs. Les carnets de commandes sont stables pour les petites structures, et s'améliorent pour les grands comptes. Les entreprises clientes des secteurs de l'énergie, de l'industrie, du militaire/défense et de l'automobile sont à l'origine de cette dynamique.
Le SaaS poursuit sa progression
Le marché du conseil et des services devrait de son côté progresser de 2,5% en 2016. Selon Syntec, cette année le nombre de projets gagnés a augmenté au premier trimestre pour 68% des SSII. De même que leur taille pour 45% d'entre elles. Les projets de transformation et d'innovation restent leur priorité, comme au troisième trimestre 2015. Les secteurs énergie/utilities/transports, banque/assurance/finance et commerce/distribution sont les moteurs de cette croissance. Le secteur de l'édition de logiciels profitera également de cette embellie avec une croissance de 3,6% attendue pour 2016. Les carnets de commandes sont en progression pour près d'un éditeur sur deux et le SaaS devrait poursuivre son développement avec une hausse de 23% prévue pour l'an prochain. Le syndicat a également indiqué que les embauches de cadres dans le secteur informatique et des télécommunications avaient augmenté de 8% en 2015, après une progression de 9% en 2014. En 2016, les entreprises prévoient d'embaucher entre 38 800 et 41 800 cadres. De ce fait, le secteur IT reste le premier recruteur de cadres en France. Les jeunes diplômés et les cadres ayant entre un à cinq ans d'expérience seront les profils les plus recherchés. Selon l'Acoss, le secteur « Activités informatiques et services d'information » crée des emplois depuis 22 trimestres consécutifs, avec une accélération forte en fin d'année.
Hausse des dépenses des DSI
Côté DSI, 80% d'entre eux, selon IDC, anticipent une croissance de leurs dépenses en 2016. Ils n'étaient que 67% à le faire en février 2015. 66% d'entre eux, en février 2016 toujours, accélèrent leurs projets de transformation numérique, 6% seulement envisagent un ralentissement de ces projets. Parallèlement les DSI ne sont plus seuls à décider, toujours selon IDC : 43% des projets numériques sont gérés conjointement par l'IT et par les métiers, 37% par l'IT seule, 20% par les directions métiers seules. Toutefois, si un petit moment d'euphorie ne fait pas de mal, il est corrigé par le fait que cette croissance reste en retrait par rapport à celles des économies comparables. Guy Mamou-Mani pointe la frilosité des dirigeants politiques français, voire leur manque de connaissance du numérique et de l'entreprise. La critique revient depuis des années. La croissance mondiale dans les logiciels et services devrait se situer à 4,4% en 2016. En 2015, elle était de 4,3% dans le monde.
(*) Son 2ème mandat, non reconductible, s'achève fin juin. Deux candidats se sont déclarés à sa succession (les candidatures sont closes depuis un mois), Godefroy de Bentzmann, co-président de Devoteam, en lice depuis plusieurs mois, et un candidat de dernière heure, Alexandre Zapolsky, patron de Linagora. Stanlislas de Bentzmann, frère de Godefroy et co-président de Devoteam, est président de Croissance Plus, mandat qu'il laissera en cas d'élection de son frère au Syntec Numérique. L'un des deux dirigera l'ESN à plein temps.
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