Le cabinet d'audit KPMG, associé à la CGPME, publie la dixième édition de son baromètre « sur le financement et l'accès au crédit des PME ». Ces entreprises semblent amorcer leur sortie de crise, mais butent toujours sur des facteurs anciens (l'accès au crédit) ou nouveaux (les hausses de prix).
Premier enseignement de cette étude (*), le nombre d'inquiets (tout à fait inquiets ou plutôt inquiets) diminue. Il est actuellement, en mai 2011, de 66%, contre 77% au mois de décembre 2010 et 69% en septembre 2010. Il avait culminé en juin 2010, il y a un an, avec 85% et en février 2009 avec 87%. Les PME sont entrées dans l'après crise, mais leur inquiétude n'est pas où on l'attendait.
La première crainte, très loin devant toutes les autres, des PME, est celle liée à la hausse des prix pratiqués par les fournisseurs. C'est le sentiment de 69% des entreprises interrogées. Dans l'industrie et le BTP, ce pourcentage monte respectivement à 86 et 84%. La baisse du chiffre d'affaires n'obtient que 36% des réponses. La trésorerie recueille 26% des opinions. C'est donc moins le climat général, la santé de leurs clients qui les préoccupe, que l'attitude de leurs fournisseurs et les relations inter entreprises.
63% des PME ont un besoin de financement
Les banques, régulièrement mises en cause dans l'étude, passent au second plan, mais restent très présentes. L'accès au crédit est encore impacté par la situation économique. 20% des répondants expriment ce sentiment au mois de mai dernier, ils étaient 28% en décembre, 37% en janvier 2010. Les PME ressentent à 63% au moins un besoin de financement. Il s'agit à parts presque égales de besoins de financement d'investissements (39%) et de besoin de financements d'exploitation (trésorerie, escomptes etc...) à 33%. 37% des entreprises interrogées n'expriment aucun besoin de financement.
Celles qui ont des besoins de crédit sont à même de les détailler. Dans 51% des cas, il s'agit de crédits pour remplacer ou entretenir le parc de l'entreprise, dans 47% pour l'équiper (véhicules, informatiques etc...), dans 19% pour réaliser de la croissance externe, dans 19% également pour financer l'innovation.
Les banques ne sont pas toujours présentes aux côtés des PME. 23% d'entre elles assurent qu'en raison des difficultés d'accès au crédit, elles réduisent leurs demandes. Ce durcissement des conditions d'accès est détaillé. A 48%, le durcissement se manifeste par des frais élevés ou des montants plus faibles que prévus, 36% voient passer des demandes de garanties supplémentaires, pour 32% des PME les crédits ou les facilités de trésorerie se trouvent réduites, 23% doivent en passer par des cautions, 23% déplorent les délais d'attente.
(*) méthodologie
Ce baromètre est issu d'une étude menée fin mai 2011, par l'Ifop. 400 dirigeants d'entreprises de 10 à 500 salariés ont été interrogés par téléphone, un échantillon redressé par la méthode des quotas.
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