Le nombre de levées de fonds et les montants récoltés par les éditeurs français ont été divisés par près de deux entre les premiers semestres 2012 et 2013.
La conjoncture économique et l'attentisme des investisseurs face à un manque de visibilité, notamment fiscale, semble peser fortement sur le financement des éditeurs français. Selon la première édition du baromètre des levées de fonds dans le secteur des logiciels réalisé par KPMG et l'AFDEL (Association française des éditeurs de logiciels), le nombre d'opérations portant sur des montants d'au moins 500 K€ a en effet baissé de 45% entre les premiers semestres 2012 et 2013. Les sommes investies, elles, ont reculé de 53%. Résultats, les six premiers mois de l'année se sont soldés par l'aboutissement de seulement 12 projets de financement pour un montant total de 37 M€.
Depuis le mois de janvier 2013, date à laquelle remonte le baromètre, jusqu'à juin dernier, les éditeurs français de logiciels ont réalisé 110 levées de fonds qui leur ont permis de récolter 325 M€. On constate ainsi que le montant moyen des opérations atteint 3 M€. Plus précisément, 88% d'entre elles portent sur des sommes inférieures ou égales à 5 M€ (41% entre 05 et 1,5 M€ ; 47% entre 1,5 et 5 M€) et 12% au delà. Durant la période étudiée, 13 de ces actions de financement ont permis à elles seules de dégager 139 M€. Les plus importantes ont été celle de Criteo (30 M€), de Neolane (21 M€) ou encore de Bonitasoft (18 M€ en deux fois).
39% des fonds utilisés pour un développement à l'international
Pour 39% des éditeurs, l'usage des fonds récoltés est orienté vers l'internationalisation de leur activité. 37% d'entre eux s'en servent pour accélérer leur développement commercial. Ils sont en outre 15% à utiliser le capital perçu pour leur activité de R&D, et 6% à s'en servir pour des opérations de croissance externe. « Plus de 50% des éditeurs français ont un chiffre d'affaires inférieur à 1M€. Seuls des financements importants et adaptés leur permettront de valoriser leurs technologies afin d'atteindre la taille critique des ETI », souligne Olivier Njamfa, Président de la Commission Investisseurs de l'AFDEL.
La typologie des investisseurs varient en fonction de la taille des opérations. 91% des levées de fonds d'un montant de moins de 10 M€ sont assurées par des acteurs français. En revanche, leurs homologues internationaux ont participé à 33% du nombre de financements portant sur plus de 10 M€. De leur côté, les investisseurs publics ont pris part, en association avec des investisseurs privés, à 14% du nombre total de levées de fonds effectuées depuis deux an et demi et ainsi fourni 24% des sommes récoltées.
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