Les cinq plus grands fournisseurs de services cloud représentent à eux seuls 61% du marché au deuxième trimestre 2020. (Crédit : kreatikar / Pixabay)
Alors que certaines entreprises sont au bord de la faillite dans des secteurs très impactés par la crise liée au coronavirus, le monde du cloud public fait figure d'exception. D'après Canalys, le secteur a connu une croissance de 31% pendant le confinement.
Le coronavirus et le confinement n'auront pas eu l'ascendant sur l'activité des fournisseurs de services de cloud public. Au deuxième trimestre 2020, ce marché a même continué de progresser, avec des dépenses mondiales en hausse de 31 % à 34,6 Md$ comparées à la même période en 2019, selon Canalys. Par rapport au premier trimestre, ces dépenses se sont appréciées de plus de 3,5 Md$. Selon le cabinet d'études, la consommation de services cloud pour la collaboration en ligne, l'e-commerce, la formation à distance et la diffusion de contenu en continu a atteint des niveaux records pendant la période de confinement. Mais ces taux de croissance auraient finalement pu être plus importants si les grands déploiements n'avaient pas été ralentis voire stoppés. Les perspectives économiques se sont aussi assombries et les investissements ont pu être revus à la baisse ou réorientés sur d'autres projets.
Captant 31% des dépenses réalisées au deuxième trimestre, le cloud d'Amazon arrive en tête du classement des principaux fournisseurs du marché. Microsoft Azure s'adjuge pour la première fois une part de marché de 20% après une fin d'année fiscale solide. Google Cloud reste troisième avec 6% de parts, après avoir dépassé la barre des 2 Md$. Dernier géant du classement, qui talonne la firme de Mountain View, Alibaba Cloud avec 5% de parts de marché.
Ne pas confondre vitesse et précipitation
« Les services cloud ont joué un rôle essentiel dans la mise en place de plans de continuité d'activité d'urgence, conçus pour maintenir les opérations en cours pendant le confinement », indique Matthew Ball, chef analyste de Canalys. « Ces services s'avéreront également essentiels dans la prochaine phase de réponse au Covid-19, à mesure que les économies se rouvriront progressivement. En plus de soutenir la poursuite du travail et de l'apprentissage à distance, les services cloud vont sous-tendre le déploiement de nouveaux flux de travail numériques, tels que les systèmes de réservation et de commande en ligne ainsi que d'autres services sans contact. Ils seront également intégrés à des solutions visant à protéger les lieux de travail du coronavirus, en surveillant les taux de fréquentation de salles, ainsi que les contacts, afin de permettre la réouverture des grands bureaux et des établissements d'enseignement en toute confiance. La demande d'infrastructures cloud restera forte, car les organisations accéléreront leurs initiatives de transformation numérique au cours des douze prochains mois pour tirer parti des nouvelles opportunités qui se présentent ».
S'il y a fort à parier que les entreprises vont accélérer leur migration dans le cloud, Canalys indique que ce ne sera pas un processus rapide. Il prendra plusieurs années. « La différenciation entre les principaux fournisseurs sera essentielle, car la concurrence pour les investissements des clients dans les projets de transformation numérique s'intensifie », indique Blake Murray, analyste chez Canalys. « La sécurité, les outils de développement et de migration de code, le soutien aux déploiements multi-cloud et hybrides, ainsi que la possibilité de prévoir les coûts seront les principaux domaines d'intérêt des entreprises. »
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