De nouvelles restrictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine pourraient entraver les ventes des GPU A800 de Nvidia.(Crédit photo : Nvidia)
L'administration Biden envisagerait d'imposer de nouvelles restrictions à l'exportation de puces dédiées à l'IA vers la Chine. Une démarche qui pourrait cibler spécifiquement des produits jusqu'ici conformes aux limitations précédemment fixées.
Les fabricants américains de semi-conducteurs tels que Nvidia et AMD vont être soumis à de nouveaux contrôles sur les exportations de leurs puces vers la Chine. C'est ce que le Département Américain du Commerce devrait annoncer dès juillet, selon le Wall Street Journal. En 2022, après que les États-Unis ont restreint les ventes de puces utilisées dans les systèmes d'IA au géant asiatique, Nvidia avait indiqué qu'il proposerait une nouvelle puce A800 avancée, conforme au règles d'exportation vers le pays, tout en apportant des modifications à son GPU H100 afin qu'il s'y plie également. Or, les nouvelles directives pourraient entraver l'exportation de ces mêmes puces A800, à moins que Nvidia n'obtienne une licence d'exportation américaine spéciale, d'après des sources du Wall Street Journal.
Interrogé sur les informations de nos confrères, un porte-parole de Nvidia a répondu que Colette Kress, la DAF du fabricant, a déclaré que ce dernier était informé des intentions du Département Américain du Commerce qui pourraient impacter les exportation des puces A800 et H800. « Compte tenu dynamisme de la demande pour nos produits dans le monde, nous ne prévoyons pas que de telles restrictions supplémentaires, si elles sont adoptées, aient un impact matériel immédiat sur nos résultats financiers », a-t-elle dit mercredi devant des investisseurs. Mais, « sur le long terme, les restrictions interdisant la vente de nos GPU pour centres de données à la Chine, si elles étaient mises en oeuvre, entraîneraient pour l'industrie américaine une perte permanente d'opportunités de rivaliser avec l'un des plus grands marchés du monde et de le dominer. Cela impacterait nos activités futures et nos résultats financiers », a-t-elle ajouté.
Des bâtons dans les roues d'un AMD en pleine ruée vers l'IA
S'agissant d'AMD, les nouvelles restrictions américaines ciblant la Chine interviendraient quelques semaines après qu'il a dévoilé son nouveau processeur Instinct MI300X. Aux dires du fabricant, ce produit peut effectuer seul le travail de plusieurs unités de traitement graphique (GPU) et s'avère être le plus complexe qu'il ait jamais conçu. Par ailleurs, AMD a également lancé la plate-forme Instinct, une conception de référence de serveur basée sur les spécifications de l'Open Compute Project. Elle utilise huit GPU MI300X pour l'entrainement de l'IA générative et les charges de travail d'inférence.
AMD se serait également associé à Microsoft pour développer des processeurs avancés qui supportent les charges de travail d'IA. Selon un rapport de Bloomberg cette décision place l'entreprise potentiellement en concurrence directe avec Nvidia, qui domine actuellement le marché des GPU utilisés pour les applications d'IA.
S'exprimant lors d'une conférence téléphonique avec des analystes après que la société a publié ses résultats du premier trimestre 2023 en mai, Lisa Su, la CEO d'AMD, a déclaré que l'intérêt récent pour l'IA générative nécessite des augmentations significatives des performances de calcul et qu'AMD est « très bien positionné » pour capitaliser sur cette demande accrue en raison de son vaste portefeuille de moteurs de calcul hautes performances et de ses capacités logicielles en expansion. « Nous sommes très enthousiastes à propos de notre opportunité dans l'IA, c'est notre priorité stratégique numéro un », a-t-elle déclaré.
AMD n'a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires sur l'article du Wall Street Journal concernant les nouvelles restrictions américaine à l'exportation de processeurs.
La guerre commerciale des puces en cours
L'administration du président Biden a commencé à imposer des restrictions commerciales sur l'exportation de puces vers la Chine l'année dernière, afin d'empêcher le pays d'accéder à une technologie de pointe qui l'aiderait à moderniser son armée contribuerait aux violations des droits de l'homme. Depuis lors, un certain nombre d'entreprises et de juridictions ont été prises entre deux feux, ce qui a amené nombre d'entre elles à adopter des politiques visant à renforcer leurs propres capacités nationales de fabrication de puces, notamment aux États-Unis et en Chine.
La Chine aurait déboursé 143 milliards de dollars pour stimuler sa fabrication nationale de puces face aux restrictions commerciales, tandis que le gouvernement américain a affecté 52 milliards de dollars à des incitations à la fabrication pour stimuler la production de micropuces dans le pays.
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