Carte des comportements de paiement des structures publiques et privées françaises en région au 2ème trimestre 2022. Source : Altares
En France, les retards de paiement sont passés sous la barre de 12 jours au deuxième trimestre 2022. Les grandes entreprises restent néanmoins de mauvais élèves en la matière.
Les délais de paiement interentreprises sont globalement revenus à leur niveau d'avant la crise du Covid-19 en France. La dernière étude d'Altares montre en effet que 39,1% des sociétés basées dans l'Hexagone ont réglé leurs fournisseurs en temps et en heure au deuxième trimestre 2022. Cette proportion n'atteignait plus que 32,9% au troisième trimestre 2020 et s'élevait encore à seulement 34% au dernier trimestre 2021. Les 60,9% d'entreprises qui continuent de régler leurs dettes au-delà du terme convenu contractuellement ont dépassé ce délai de 11,6 jours en moyenne. A titre de comparaison, le retard moyen était monté jusqu'à 14,4 jours au troisième trimestre 2020. Les améliorations constatées ne datent pas du deuxième trimestre de cette année. Elle se sont renforcées graduellement, à compter de la fin 2020 début 2021, période de sortie de crise post pandémie.
Maintenir de bonnes relations avec les fournisseurs
De fait, la question se pose de savoir pourquoi cette évolution positive se poursuit en 2022, alors que les perspectives économiques, elles, s'assombrissent depuis plusieurs mois. « Covid, difficultés d'approvisionnement, guerre en Ukraine, inflation galopante, ralentissement de l'activité économique, crise énergétique et désormais menace d'une récession... ce contexte sérieux incite à la vigilance et par conséquent à la gestion précautionneuse de son cash », confirme Thierry Million, le directeur des études Altares. « Pourtant, globalement, les comportements de paiement ne se dégradent pas. Mieux, ils s'améliorent. Les entreprises cherchent à préserver leurs relations avec leurs fournisseurs et pour cela s'attachent à payer les factures à l'heure, quitte à négocier ponctuellement des délais plus longs lorsqu'ils sont sous le plafond des 60 jours », explique-t-il. Ne pas froisser ses fournisseurs à l'heure où les chaînes d'approvisionnement sont exposées à de nombreuses crises est effectivement une approche qui s'entend.
Tous les secteurs d'activités ne sont pas revenus à ramener leurs délais de paiement sous les niveaux d'avant pandémie. D'autres y sont arrivés mais affichent encore des retards de règlement importants au regard de la moyenne nationale. Dans le premier cas, on retrouve le secteur agricole où les retards de paiement sont passés de 10,5 jours sur l'ensemble de l'année 2020 à 11,6 jours au premier semestre 2022. Le second concerne le secteur immobilier, où la moyenne semestrielle est à 17,4 jours, et le transport et à la logistique, où elle atteint 16 jours.
Encore 16,7 jours de retard chez les 1000 salariés et plus
Des disparités existent aussi en fonction des tailles d'entreprises et les plus grandes sont les moins vertueuses. Celles de 1000 salariés et plus et celles dont les effectifs oscillent entre 200 et 900 collaborateurs ont respectivement accusé des retards de paiement de 16,7 et 13,7 jours au deuxième trimestre 2022. Les retards ont atteint 12 jours pour les entreprises de moins de trois personnes, 11,1 jours pour celles de 3 à 9 salariés et seulement 10,8 jours pour les PME 10 à 49 collaborateurs.
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