Le serpent de mer cloud de confiance refait surface avec une ambition européenne

Clara Chappaz, ministre déléguée en charge du numérique et de l'IA, a essayé de remobiliser les acteurs hexagonaux du cloud avec quelques initiatives. (Crédit photo: Ministère de l'économie, des finances)

Clara Chappaz, ministre déléguée en charge du numérique et de l'IA, a essayé de remobiliser les acteurs hexagonaux du cloud avec quelques initiatives. (Crédit photo: Ministère de l'économie, des finances)

Lors d'une soirée dédiée à la souveraineté numérique, Clara Chappaz a présenté deux initiatives pour pousser les entreprises à recourir à des offres cloud françaises ou européennes. Elle a relancé un vieil appel à projet allant dans ce sens et a mis en place un observatoire de la souveraineté numérique.

La récente phrase de Patrick Pouyanné, PDG de Total Energie, « quand je dois faire des choix de cloud et que j'ai le choix entre Amazon, Microsoft ou Google, je ne suis pas très à l'aise » était dans la tête de beaucoup de participants à la souveraineté du numérique organisée au ministère de l'Economie. Un constat partagé par Clara Chappaz, ministre déléguée en charge du numérique et l'IA, « la France, comme l'Europe, sont aujourd'hui dépendantes de fournisseurs de cloud qui captent entre 70 et 80 % du marché européen. » Cette dépendance aux géants américains du numérique, exacerbée par les politiques protectionnistes des États-Unis, pousse l'Europe à revoir sa stratégie. 

Un vieil appel à projets Relancé  La question du cloud souverain refait surface dans le débat politique. Pour Clara Chappaz, c'est avant tout l'innovation qui constitue le fondement de la souveraineté numérique. « La meilleure protection, c'est l'innovation », affirme-t-elle, en résonance avec les ambitions du plan France 2030, qui mobilise déjà plus de 38 milliards d'euros pour soutenir les technologies d'avenir et résorber le retard industriel du pays.

Dans cette dynamique mais face aux contraintes budgétaires, elle a relancé un appel à projets destiné à encourager l'émergence de solutions cloud européennes. Il s'agit de permettre le développement d'infrastructures françaises de pointe, capables d'intégrer les dernières avancées technologiques, notamment en intelligence artificielle, et de s'imposer sur le marché grâce à leur fiabilité. Cet appel à projet avait déjà été présenté l'année dernière par BPI France. Dans son discours, la ministre n'a pas donné de détails sur l'enveloppe accordée à ce projet en évoquant simplement plusieurs dizaine de millions d'euros.

Observatoire de la souveraineté numérique Autre annonce plus concrète, la création d'un Observatoire de la souveraineté numérique, qui sera piloté par le Conseil général de l'Économie. Sa mission : établir un diagnostic précis des fragilités françaises dans les domaines clés du numérique. Cela inclut l'accès aux matières premières critiques, la dépendance aux composants électroniques étrangers, ainsi que l'omniprésence d'acteurs non européens dans les services d'infrastructure, à commencer par le cloud.

Pour la ministre, cette soirée était l'occasion de remobiliser les acteurs hexagonaux du cloud. Elle a notamment exhorté les grandes entreprises à privilégier les solutions européennes, garantes de sécurité, de performance et d'un respect des valeurs communes à l'Europe. Dans cette optique, le gouvernement entend accélérer la dynamique en lançant le 22 avril un Comité stratégique de filière. Objectif : renforcer les achats numériques européens et favoriser l'adoption de solutions de confiance. 

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