Le secteur IT va mieux qu'on le pense

Les derniers chiffres d'Altares sur les défaillances d'entreprises en 2011 montrent que le secteur informatique est celui qui s'en sort le mieux : elles ont diminué en moyenne de 5% par rapport à 2010 et les principaux risques sont plus liés aux brusques augmentations de chiffres d'affaires qu'à la perte de clients. Explication.

Selon Altares, leader en France pour le suivi des disparitions d'entreprises, le nombre de défaillances a diminué l'an dernier de 0,5% par rapport à 2010, tous secteurs d'activité confondus. C'est déjà en soi un bon résultat. Mais la filière IT fait bien mieux : le nombre de défaillances recule de 5% en moyenne.
Le secteur IT français mérite-t-il un « triple A » ? « Qu'on arrête avec ça, répond d'emblée Thierry Millon, responsable des études chez Altares. La baisse de la notation de la France ne va rien changer pour les acteurs de la filière IT dans l'Hexagone. L'accès aux financements était difficile avant et il le restera, mais c'est plus lié à la mise en place de Bâle III dans les banques [Ndlr : dispositif qui leur impose d'augmenter leurs fonds propres] qu'à la perte du triple A ».

Moins de créations, moins de défaillances...

Il serait ridicule d'affirmer que le secteur IT va très bien (personne n'y croirait...) mais il faut bien constater que c'est celui qui souffre le moins. D'où vient le décalage ? Selon Thierry Millon d'Altares, il y a deux données importantes à prendre en compte. La première, c'est que « moins il y a de créations d'entreprises dans un secteur, moins il y a de disparitions, puisque se sont d'abord les jeunes entreprises qui disparaissent ». La seconde est que la dégradation du contexte économique favorise paradoxalement la filière informatique. Pourquoi ? « Parce que les investisseurs, et en premier lieu les banques, ont besoin d'indicateurs fiables avant de prendre des décisions, et que ce sont les outils informatiques qui les donnent », répond Thierry Million. En d'autres termes, les banques voient plutôt d'un bon oeil que les entreprises investissent pour mieux connaître leur besoin en fond de roulement (BFR) ou leurs réserve en cash à un instant T. « On demande désormais aux entreprises des prévisions au mois le mois, et plus au trimestre. Quant aux prévisions annuelles, les investisseurs ne les utilisent tout simplement plus », ajoute Thierry

Pas vraiment de mauvais élèves dans l'IT

Le segment qui a le plus souffert en 2011 est selon Altares celui de la programmation, car le nombre de défaillances est passé de 150 en 2010 à 143 en 2011, soit une diminution de « seulement » 4,67%. La catégorie « conseil et développement de logiciels » fait de son côté bien mieux : le nombre de défaillances est passé de 369 en 2010 à 301 en 2011, c'est-à-dire un recul de 18,4%. Et la tendance est comparable pour la catégorie « réparation de matériels informatiques », qui concerne à la fois les entreprises et les particuliers : la baisse des défaillances est de plus de 15%.
Dans ce contexte, Altares estime que la principale épreuve pour les acteurs de la filière IT n'est pas la perte de clients et de chiffre d'affaires, mais plutôt la gestion de la croissance. « Dans ce secteur, nombre de défaillances sont liées au fait que les entreprises acceptent les commandes avant d'avoir les moyens de les honorer », conclut Thierry Million.
De fait, on imagine mal un revendeur ou un intégrateur répondre au client qui veut lui passer une commande : « revenez quand nous aurons embauché »...

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