Le taux de piratage des applications a encore baissé de 1% en France comparé à 2013 et représente un manque à gagner de 2,7 Md$ pour les éditeurs. Il est encore supérieur à la moyenne enregistrée en Europe de l'Ouest mais se révèle bien inférieur aux 47% de logiciels non conformes estimés dans le monde.
36% des applications installées en France le sont sans disposer d'une licence conforme. Ce chiffre est une évaluation tirée de la dernière édition de l'étude bisannuelle menée par IDC pour la Business Software Alliance (BSA) sur l'usage des logiciels dans le monde. Si l'Hexagone ne fait pas partie des meilleurs élèves au sens de cette enquête, la situation s'améliore toutefois depuis maintenant de nombreuses années. Comparé à 2011, l'usage de logiciels sans licence adéquate y a ainsi baissé de 1%. En 2005, elle y était encore de 47%. Reste que malgré les progrès réalisés, le taux de logiciels non conformes utilisés en France en 2013 était encore supérieur à celui de la moyenne européenne (31%) et à celle de l'Europe de l'Ouest (29%). Dans des pays comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, dont la taille des marchés des logiciels est proche de celle de la France, le taux de piratage se situe à 24% (-2 points comparé à 2011).
62% de logiciels piratés en Asie-Pacifique
Dans le monde (34 pays ont été étudiés), IDC relève une proportion d'utilisation de logiciels piratés de 47%. Ce qui représente une légère croissance comparé à 2011 où elle atteignait 46%. C'est dans la zone Asie-Pacifique que le phénomène est le plus important avec une hausse de la diffusion des applications non conformes de 2 points à 62%. Viennent ensuite l'Europe Centrale et de l'Est avec un taux de 61%, suivies du Moyen-Orient, de l'Afrique et de l'Amérique Latine avec 59% chacun. C'est finalement en Amérique du Nord, où le taux d'utilisation de logiciels accompagnés de licences en bonne et due forme est estimé à 81%, que les éditeurs se sentent le moins floués.
63 Md$ de manque à gagner pour les éditeurs
D'après les calculs de BSA, la valeur commerciale des logiciels piratés aurait atteint 62,7 Md$ dans le monde en 2013 contre 63,4 Md$ deux ans plus tôt. La zone Asie-Pacifique participe à hauteur de 21 Md$ à ce manque à gagner, contre 12,8 Md$ pour l'Europe de l'Ouest (dont 2,7 Md$ pour la France) et 10,9 Md$ pour l'Amérique du Nord. Difficile de prévoir ce que sera l'avenir mais il semble probable que le piratage logiciels ait encore de beaux jours devant lui vu l'évolution de l'économie mondiale. Les pays émergeants qui y jouent un rôle grandissant sont en effet ceux où l'utilisation de logiciels non conforme est la plus rependue.
Le SaaS n'empêche pas le piratage
Pour l'heure, le cloud computing, qui pourrait à première vue apparaître comme la solution miracle au problème, peine à jouer un rôle de contrepoids. A l'heure actuelle, il ne représente en effet que 10% des fonctionnalités logicielles délivrées dans le monde. Sa diffusion progressant, il devrait toutefois parvenir à termes à faire baisser le taux du piratage logiciel, mais peut-être pas autant qu'on pourrait l'espérer. D'une part, parce que son usage se développe en premier lieu dans les pays développés où le taux de piratage est relativement bas et déjà en baisse. En second lieu, parce qu'IDC constate 52% des utilisateurs de logiciels en mode SaaS partagent les comptes que leur ont ouverts les éditeurs de logiciels contre 42% en 2011.
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