Distributique : Plusieurs amendements parlementaires montrent également que vous n'êtes guère entendus, allez-vous réagir ?
Guy Mamou-Mani : C'est un scandale, et je pèse mes mots. La façon dont le numérique est traité en France est une catastrophe. Le numérique est un des moyens de résoudre les grands enjeux de notre pays. Vous imaginez bien que j'ai rencontré plusieurs députés, des ministres, d'ex ministres pour l'expliquer. Ils donnent raison à nos propositions, mais ce n'est jamais suivi d'effets, au contraire. La France va dans le mur, à cause d'hommes politiques qui ne comprennent pas suffisamment nos métiers. Maintenant, ça suffit.
Distributique : Votre prédécesseur avait rédigé un Livre Blanc en 2007, il n'a pas été pris en compte, qu'est ce qui fait qu'avec vous les choses pourraient évoluer ?
Guy Mamou-Mani : Avec de l'énergie et un autre style au Syntec Numérique nous allons prendre encore d'autres initiatives. C'est pour nous un axe majeur. Nous avons déjà engagé une dynamique nouvelle, 130 nouveaux adhérents ont rejoint Syntec Numérique. Nous allons rencontrer d'autres associations, sans volonté hégémonique, car on est toujours plus forts ensemble.
Distributique : Vous vous montrez également très actifs en région, alors que votre image est plutôt celle de représentant des grandes entreprises, que gagnez-vous à vous déployer ainsi ?
Guy Mamou-Mani : L'action en région est l'un des points stratégiques du Syntec Numérique. 50% de nos adhérents sont en région et 85% sont des PME, il y a une dynamique des PME régionales. Nous avons donc formalisé un axe région avec Franck Mazin, Président du comité « PME et régions » et membre du comité exécutif pour porter notre parole, être plus influents. Nous venons ainsi de signer une convention avec la Communauté urbaine de Strasbourg.
Nous allons développer une action régionale sur quatre points. D'abord, définir les voies d'accès au grand emprunt, en régions, pour le marché des PME. Ensuite, travailler avec des collectivités locales, comme à Strasbourg, et promouvoir le Syntec Numérique. Développer l'attractivité de nos métiers en particulier avec les écoles d'ingénieurs, très présentes en province, en soutenant Pascaline (programme associant le Syntec Numérique et des établissements supérieurs). Enfin, nous devons soutenir la diversité.
Distributique : La Ficome et la FEB ont mené campagne contre la massification des achats de l'Etat, votre délégation toulousaine travaille sur l'accès aux grands appels d'offres privés, le Syntec Numérique a-t-il une position sur ce sujet ?
Guy Mamou-Mani : Nous sommes dans notre logique de dialogue et de progrès en travaillant sur ce sujet avec le Cigref, club des DSI, et le Cedaf, le club des directeurs d'achat. Nous sommes également très actifs dans la promotion du pacte PME. La profession ne doit pas subir le sort des équipementiers automobiles, en étant trop dépendante de ses donneurs d'ordre."
« Le monde politique ne comprend pas suffisamment nos métiers »
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