Malgré une croissance moindre qu'à l'accoutumée, AWS, Microsoft Azure et Google Cloud sont encore parvenus à faire progresser leur parts de marché cumulées de 2 points à 63% au troisième trimestre 2022. Source : Canalys
La valeur des souscriptions aux services cloud d'infrastructure des opérateurs a été pour la première fois inférieure à 30% dans le monde au troisième trimestre 2022. La faute au cumul inflation/récession qui incite les entreprises à réduire leurs dépenses, notamment IT, pour limiter leurs risques opérationnels.
Vu par certains comme le meilleur moyen pour les entreprises de faire plus avec moins de ressources, le cloud public n'en est pas pour autant imperméable au contexte économique dégradé. Pour preuve, en atteignant 63,1 Md$ au troisième trimestre 2022, la valeur mondiale des souscriptions au services cloud d'infrastructure des opérateurs n'a généré qu'une croissance de 28% d'une année sur l'autre, selon Canalys. Or, depuis que le cabinet d'études scrute le marché, ce dernier n'avait jamais enregistré une progression inférieure à 30%. Une première à mettre sur le compte de l'inflation (attendu à +8,8% dans le monde cette année) et la récession qui touchent l'économie mondiale.
Moins de croissance mais aussi plus de coûts pour les opérateurs
« Soumises à une pression économique, les entreprises choisissent de réduire les risques opérationnels en réduisant leurs budgets informatiques », confirme Alex Smith, le vice-président de Canalys. De fait, malgré des arriérés de commandes à honorer importants et des gains de gros contrats, les opérateurs perdent de la croissance à un moment où leurs coûts augmentent, en termes d'énergie notamment. En conséquence, « Nous prévoyons que les hyperscalers devront augmenter leurs prix en Europe de 30 % pour tenir compte de la hausse des coûts énergétiques », rappelle Alex Smith.
Confronté, comme tous ces homologues, aux difficultés de son secteur, AWS n'a enregistré qu'une hausse de revenus de 27% au troisième trimestre 2022. En comparaison, le numéro un mondial du cloud public avait engrangé 39% de chiffre d'affaires supplémentaires à la même période en 2021. De leur côté, les facturations de Microsoft Azure se sont appréciées de 35% (-15 points par rapport au T3 2021) et celles de Google Cloud de 48% (- 6 points). En dépit de hausses de revenus qui décélèrent, les trois principaux opérateurs cloud du marché affichent des parts de marché stable par rapport au troisième trimestre 2021 : 32% pour AWS, 22% (+1%) pour Microsoft Azure et 9% (+1%) pour Google Cloud.
Pour nourrir leur croissance, les trois chefs de file du cloud public misent notamment sur l'expansion de leur empreinte territoriale. Google Cloud a ainsi annoncé l'ouverture de nouvelles régions en Malaisie, en Thaïlande et en Nouvelle-Zélande. Microsoft Azure a fait de même concernant le Qatar, où il sera ainsi le hyperscaler à fournir des services de classe entreprise. Pas en reste, AWS a ouvert sa deuxième région aux Émirats arabes unis et envisage de lancer de nouvelles régions en Thaïlande.
Exploiter la valeur des données dans le cloud
Sans surprise, l'expansion territoriale n'est cependant pas le seul levier qu'ils cherchent à actionner. « En même temps, ils essaient de trouver les prochains produits et avancées technologiques qui stimuleront la croissance, explique Yi Zhang, analyste chez Canalys. L'adoption croissante des services cloud a stimulé les réflexions sur la valeur qui peut être extraite des données dans le cloud. Google et Microsoft ont tous deux mis l'accent sur le développement de produits autour des données et de l'IA. »
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