Un System z, le mainframe d’IBM. Les plans de migration hors du mainframe concernent en moyenne 37% du patrimoine applicatif hébergé sur les grands systèmes. (Photo : IBM)
La disparition des mainframes n'est pas pour demain. Mais la quasi-totalité de ses utilisateurs ont commencé à migrer des applicatifs hors de cette plateforme.
C'est une histoire sans fin. Le mainframe continue à être au centre de l'activité de très grandes entreprises et organisations publiques dans le monde entier et, même si bon nombre d'entre elles migrent des applicatifs hors de ces plateformes à l'occasion de projets de modernisation, la disparition des grands systèmes n'est pas pour demain. Selon une étude menée par le cabinet Coleman Parkes pour Kyndryl (la société née de la scission des services d'infrastructures d'IBM en 2021), « les mainframes restent l'un des piliers technologiques de l'économie mondiale. Ils permettent aux entreprises et aux gouvernements du monde entier d'exécuter des applications critiques tout en traitant des quantités massives de données. » La plateforme est notamment appréciée pour sa sécurité (citée par 68 % des utilisateurs), sa fiabilité (60 %) et ses performances (55 %).
De facto, parmi les 500 utilisateurs de mainframes interrogés dans le cadre de cette étude, seuls deux prévoient de sortir totalement de cette plateforme. Mais remarquons tout de même que la quasi-totalité des entreprises et administrations sondées (95% précisément) migrent au moins certains applicatifs hors de ces infrastructures. Et, ces plans de sortie du mainframe ne sont pas anecdotiques puisqu'ils concernent en moyenne 37% du patrimoine applicatif hébergé sur les grands systèmes !
Un projet coûteux et embarquant des risques importants
Les entreprises qui choisissent de migrer certains applicatifs hors du mainframe citent trois avantages clés à cette approche : une amélioration du Time-to-market (51%), un accroissement des performances (47%) et une accélération de l'innovation (44%). « Les mainframes ont la capacité de gérer et de traiter d'énormes quantités de données financières. Nous n'abandonnerons donc pas cette architecture. Mais le transfert de certaines applications non critiques vers le cloud nous a aidés à rationaliser le workflow lorsqu'il s'agit de capturer des données, de les stocker et de les interpréter », explique par exemple le CTO d'une entreprise de services financiers d'Amérique latine.
En moyenne, les projets de modernisation des applicatifs mainframe - que l'on parle d'une mise à niveau sans changement de plateforme, d'une intégration avec des systèmes externes ou d'une migration - coûtent 3,9% du budget IT des organisations concernées et durent 24 mois. Les entreprises en attendent en moyenne 25 M$ d'économies. Et ces projets embarquent un certain nombre de risques. Ainsi, les entreprises lancées dans une migration d'un ou plusieurs applicatifs hors de la plateforme sont préoccupées par la sécurité (citée par 56% d'entre elles), par les possibles dérapages budgétaires (46%) et par les complexités du projet et leur impact sur le planning. Autant de risques qui restent à maîtriser, car 86% des répondants à l'enquête n'ont pas encore achevé leur projet de modernisation des applicatifs mainframe. 30% des entreprises et administrations interrogées en sont même au tout début de cette opération.
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