Le gouvernement fait pression sur Alcatel-Lucent

Christian Estrosi, ministre de l'industrie reçoit ce mardi à 15h les représentants du personnel d'Alcatel-Lucent. Il a déjà contacté le président du groupe pour demander l'arrêt de tout projet d'externalisation.

Alcatel-Lucent poursuit ses réductions d'effectifs en dépit des revendications des salariés qui ont massivement fait grève au début du mois. Non seulement l'équipementier télécoms ne revient pas sur les deux plans de coupes annoncés au cours de ces derniers mois, mais il remet le couvert en supprimant 850 postes supplémentaires en France. Il a également annoncé hier, jeudi 23 juillet, l'externalisation en Inde de 150 autres postes pour la Recherche et Développement, selon les syndicats. Le site de Eu sera le plus touché, avec 200 postes concernés sur un effectif de 510 personnes (soit 40%). Alcatel-Lucent a baptisé ce programme de restructuration « Economies - Refondation - Elan », un titre qui fait glousser les syndicats. « Ce plan devrait s'appeler « Gâchis - Recettes dépassées - Régression » s'indigne la CGT, qui ajoute « la direction générale ne trouve pas de solution pour redresser le groupe : les directions successives enchaînent les plans successifs de suppressions d'emplois et d'externalisations sans provoquer le redressement économique ! » Il n'y a pas eu d'annonce concernant les autres pays d'implantation du groupe. Nommée à l'automne dernier, la nouvelle direction avait rétabli un début de confiance, mais au prix de sévères réductions d'effectifs. L'annonce d'un troisième plan de réduction et surtout l'externalisation d'une partie de la R&D provoquent un nouvel accès de fièvre autour de l'équipementier. C'est le motif de l'intervention du ministre de l'industrie qui s'est saisi de ce dossier, alors qu'il avait été alerté du dossier Nortel par les salariés de cet autre équipementier. Plus généralement, l'industrie des réseaux en France semble arriver en phase terminale. Tenovis a été vendu à Avaya en octobre 2004, la partie fabricant réseau de Sagem se retrouve chez Gores Group (octobre 2007), l'ex Matra (EADS Telecom) a été repris par le canadien Aastra (mars 2005), l'autre canadien Nortel veut tirer un trait sur ses usines en France. Reste le fleuron national, Alcatel, marié à Lucent il y a trois ans, débarrassé de sa direction il y a moins d'un an et à nouveau en plein doute. En Europe, seul Ericsson subiste comme équipementier télécoms et réseaux, Siemens lui même a rendu les armes.
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