Le Covid-19 sonne le glas de l'open space

43 % des employés qui travaillent dans un open space déclarent être plus productif lorsqu'ils sont dans un espace privatif. (Crédit S.L.))

43 % des employés qui travaillent dans un open space déclarent être plus productif lorsqu'ils sont dans un espace privatif. (Crédit S.L.))

Depuis la pandémie, de plus en plus de salariés qui travaillent en open space réclament l'accès à des lieux de travail privatifs. Entre les difficultés de concentration et les interruptions à répétions qui impactent la productivité des collaborateurs, il semblerait que les espaces de bureaux collaboratifs aient fait leur temps.

Avant le Covid-19, les bureaux en open space étaient en plein essor. Le siège social de Facebook à Menlo Park se vantait par exemple d'avoir le « plus grand du monde ». L'obsession pour ces types de bureaux, qui a probablement atteint son apogée il y a une dizaine d'années, était fondée sur ce qu'on appellera le « biais de collaboration » - l'hypothèse sous-examinée selon laquelle les rencontres sociales improvisées sont plus utiles pour les affaires, la créativité et la productivité que le « travail approfondi » ininterrompu. Récemment, une série d'enquêtes apportent un éclairage nouveau sur le désastre que sont devenus les open spaces et sur l'importance des espaces privés, quel que soit l'endroit où ils se trouvent.

Un rapport intitulé Remote and Hybrid Working (travail à distance et hybride) de la société Myers-Briggs, éditeur d'un outil d'évaluation psychologique (le Myers Briggs Type Indicator) révèle que les employés qui travaillent dans des open spaces seraient moins heureux que les salariés disposant d'un bureau privatif. L'étude dévoile, de plus, que les règles et les politiques en vigueur dans ces espaces ont un effet négatif sur les employés et entraînent d'importants turnovers. Une autre enquête, du cabinet de recrutement Robert Half cette fois, montre que plus d'un tiers des personnes interrogées (35 %) déclarent être plus productif lorsqu'elles travaillent à domicile, car elles ne sont pas déconcentrées par leurs collègues. De même, 43 % des employés en open space affirment être plus performants dans un bureau individuel.

Selon une enquête réalisée par Framery, fabricant de box insonorisés pour les entreprises, le dédain pour les espaces de travail collectifs serait plus grand aujourd'hui qu'il ne l'était avant la pandémie. Environ 41 % des personnes interrogées affirment que leur capacité à se concentrer dans un open space s'est considérablement détériorée depuis lors.

Donner le choix afin d'attirer et de retenir les collaborateurs

Trois points communs sont à noter entre les employés disposant d'un bureau privé et leurs homologues qui sont en télétravail : tous jouissent d'espaces individuels, ce qui les rendraient plus heureux et plus productifs. Ainsi, une question se pose : dans quelle mesure le désir de l'employé de travailler à domicile est finalement un souhait d'avoir un bureau privé ou au moins un espace où les interruptions des collègues sont contrôlées ? Après tout, le travail à domicile ne convient pas à tout le monde. Si, objectivement, il permet de gagner du temps, d'accroître la flexibilité, de renforcer l'autonomie, d'économiser de l'argent, il réduit également les contacts sociaux avec les collaborateurs, limite les outils de travail disponibles ainsi que la disponibilité de l'assistance technique. La réalité est que certains apprécient le télétravail, d'autres le détestent et beaucoup sont partagés entre ces deux sentiments.

En pleine période de grande démission et alors que les entreprises s'efforcent de recruter et de combler le déficit de compétences - et qu'elles s'efforcent de retenir leurs employés - il semble que le démantèlement des open spaces et la construction de bureaux privés est une solution négligée. Pourtant, cela pourrait servir d'argument afin d'attirer et de retenir les collaborateurs. Bien entendu, les contraintes (budgétaires et autres) varient d'une entreprise à l'autre, tout comme les missions, les approches du travail et la manière de manager. Il semble, malgré tout, que la meilleure politique pour renforcer la satisfaction et la productivité des salariés soit relativement simple : donner le choix. Que ceux qui souhaitent travailler à distance soient libres de le faire, et que les employés qui préfèrent venir au bureau aient la possibilité de jouir d'un espace privatif. Enfin, dernière tendance en vogue, le flex office combiné au télétravail : de l'open space mais sans place attitré. 

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