Seule une faible part des internautes européens utilisent les services de VoIP disponibles à partir d'un PC. La faute à des applications trop compliquées à utiliser et pas destinées à séduire les masses, expliquent les analystes de Forrester.
Les services de VoIP sur le poste de travail sont trop compliqués à utiliser pour s'imposer de façon massive auprès du grand public. C'est la conclusion principale de l'étude « The VoIP customer experience : work in progress », menée par l'institut Forrester sur la pénétration des services de voix sur IP. Si la moitié des internautes européens connaissent le terme VoIP, ils sont seulement 8% à avoir essayé ce mode de communication. Certains d'entre eux n'ont pas transformé l'essai et, au final, seuls 4% continuent d'utiliser la VoIP sur leur PC pour leurs appels personnels. L'utilisateur type est un homme, ayant suivi des études supérieures et assoiffé de technologie. Si les applications permettant de communiquer oralement et à moindre frais depuis un ordinateur sont légion - les poids lourds étant Google Talk, ICQ, Windows Live Messenger, Skype et Yahoo Messenger - et même si l'installation et l'utilisation de ces logiciels tendent vers davantage de simplicité, Forrester les estime incapables de s'attirer un large public. Zayera Khan, analyste pour l'institut d'études, explique que les utilisateurs se sentent perdus entre des menus parfois confus voire abscons et des éléments clicables - boutons, icones, etc. - peu clairs. Des efforts louables chez Microsoft Autant d'éléments qui expliquent, selon l'étude Forrester, pourquoi seuls 4% des internautes plébiscitent la VoIP à partir de leurs messageries instantanées. Et ce chiffre n'est pas propre à l'Europe : en Amérique du Nord, 5% des connectés au Web utilisent la VoIP pour communiquer de PC à PC, et un petit pour cent pour passer des appels depuis un PC vers une ligne téléphonique classique. Parmi les applications disponibles, Forrester estime que celle de Microsoft déploie les efforts les plus louables pour séduire le grand public. A l'inverse, ICQ apparaît comme la moins susceptible d'attirer les masses : « ICQ semble tout simplement ne pas vouloir séduire un large public », juge Forrester. A côté des grands acteurs émergent des projets alternatifs misant sur une utilisation facile pour s'octroyer des parts de marché. Citons, parmi eux, Jajah, SightSpeed ou Gizmo Project, trois outils disponibles en français.
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