L’Ile-de-France, qui concentre une défaillance sur cinq en France, résiste (+16%). Les régions Grand Est, Pays-de-la-Loire et AURA ont enregistré des hausse de procédures collectives respectivement de +36 %, +34 % et +33 %. (Illustration : Altares)
Selon Altares, la progression des défaillances d'entreprise a été divisée par deux entre juillet et septembre derniers. La situation reste préoccupante pour les PME et ETI qui concentrent 58 % des dizaines de milliers d'emploi menacés dans les sociétés en défaut.
La situation se calme sur le front des défaillances d'entreprises en France. Au troisième trimestre 2023, le nombre de sociétés ayant fait défaut n'a progressé que 23 % par rapport à la même période en 2022, selon Altares. De fait 10 979 sauvegardes, redressements judiciaires et liquidations directes ont été prononcés entre le 1er juillet et le 30 septembre derniers. Certes, le volume de procédures enregistrées est au plus haut depuis l'été 2018. Mais sa progression n'était pas descendue aussi bas depuis le début de l'année passée. « Depuis début 2022, le nombre de défaillances bondissait en moyenne de 47 % chaque trimestre. Un taux aussi élevé sur une si longue période est inédit, mais rappelons qu'en 2021, les défauts étaient aussi au plus bas depuis 35 ans », indique Thierry Million, le directeur études Altares. Celui-ci estime que les augmentations pourraient encore ralentir au cours des prochains trimestres.
72 % de liquidation judiciaires
Type de défaillances d'entreprises le plus répandu, les liquidations judiciaires directes ont représenté 7 883 procédures au troisième trimestre 2023, soit une hausse de 19,2 % sur un an. Dans le même temps, 2 818 (+33 %) redressements judiciaires et 278 (+21,4 %) ont été recensés. « 72 % des jugements prononcés sont des liquidations judiciaires, un taux très élevé qui confirme la grande faiblesse financière dans laquelle se trouvent les entreprises concernées. Ce taux de liquidation [...] grimpe à plus de 75 % chez les plus petites structures et descend à 10 % pour les plus grandes », explique Thierry Million. « Les plus petites, très sensibles au retournement conjoncturel et en manque de financement, se retrouvent trop vite sous la ligne de flottaison », ajoute-t-il.
Inquiétudes pour les PME et ETI
Les turbulences qui secouent l'économie ont effectivement un impact particulièrement marqué sur les PME et les ETI. Entre juillet et septembre, 900 d'entre elles ont souffert d'une défaillance. Un nombre en progression de 32 % sur un an et qui se situe au plus haut depuis 2014. De fait, elles représentent 8,2 % (+0,6 point) de l'ensemble des défauts relevés et, surtout 58 % des 37 280 emplois menacés par le total des procédures du troisième trimestre 2023. Heureusement, moins de 50 % d'entre elles sont directement liquidées.
Les TPE nées avec le Covid ont la peau dure
En comparaison, les TPE s'en sortent mieux en termes de progression des défauts, bien que, comme à l'accoutumé, elles représentent le gros des troupes des entreprises en défaillances. Sur trois mois, 10 080 (+22 %) d'entre elles ont fait l'objet d'une procédure, ce qui revient à 15 500 emplois menacés. Chez les plus modestes, qui comptent moins de trois salariés, la hausse du nombre de défaillance à même été contenue à +18 %. Les « meilleurs » résultats sont même enregistrés au sein des jeunes TPE (3 à 5 ans) créées avant la crise du Covid : 3 175 ont fait défaut, soit seulement 13 % de plus qu'au troisième trimestre 2022.
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