L'OIT évoque les bénéfices des IA génératives sur les emplois sans en ignorer les risques. (Crédit: Unsplash)
Une étude de l'Organisation internationale du Travail (OIT) révèle que l'intelligence artificielle générative (IA) est plus susceptible d'augmenter que de détruire les emplois en n'automatisant que certaines tâches. Avec toutefois des exceptions car les employés de bureau seront plus exposés aux effets de ces plateformes que les cadres et les techniciens.
Face à la montée des intelligences artificielles et leur impact sur le marché du travail, les avis divergent. L'Organisation internationale du travail (OIT) des Nations Unies fait partie de ceux qui ne considèrent pas ces technologies comme une réelle menace. Dans une étude qui examine les effets de la dernière vague d'IA générative, telle que ChatGPT, l'organisme estime que la plupart des emplois et des industries ne seront que partiellement exposés à l'automatisation. « L'impact le plus important de cette technologie ne sera probablement pas la destruction d'emplois, mais plutôt les changements potentiels en termes de qualité, d'intensité du travail et d'autonomie », suggère le rapport.
L'étude, de portée mondiale a été réalisée dans 59 pays à différents niveaux de développement dont la France. Si les statistiques par zones géographiques n'y figurent pas, l'analyse met cependant en évidence des différences notables dans les pays à différents niveaux de développement. Ainsi, il est révélé que 5,5 % de l'emploi total dans les pays riches est potentiellement exposé aux effets des IA génératives, alors que dans les pays à faible revenu, le taux s'élève à seulement 0,4 %. Et ce en raison des contextes économiques et des écarts technologiques existants.
L'IA devrait générer des emplois dans tous les pays étudiés par l'OIT quelque soient leur niveau de développement. (Source/Crédit image: OIT)
Les cadres et les professions techniques peu exposés
Malgré ces différences significatives l'OIT relève un nombre potentiel d'emplois créés par ces IA quasi-équivalent dans tous ces pays. « Cela laisse penser qu'avec la mise en place de politiques appropriées, cette nouvelle vague de transformation technologique pourrait offrir d'importants avantages aux pays en développement », considère l'organisation. Du côté des intitulés de postes, les professions les plus impactées par ces plateformes seront les employés de bureau avec près d'un quart des tâches considérées comme très exposées et plus de la moitié présentant un niveau d'exposition moyen. Dans d'autres catégories professionnelles - notamment les cadres, les professionnels et les techniciens - seule une petite partie des tâches sera affectée, tandis qu'environ un quart d'entre elles présentent un degré d'impact moyen.
Les emplois occupés par des femmes seront les plus impactés par les plateformes d'IA génératives. (Source/Crédit image: OIT)
Former les équipes pour assurer la transition
L'étude laisse également entendre que la part des emplois potentiellement affectée par l'automatisation serait plus de deux fois supérieure pour les femmes que pour les hommes, Les raisons ? Une surreprésentation de la population féminine dans les postes administratifs, en particulier dans les pays à revenu élevé et intermédiaire. Les emplois de bureau étant traditionnellement une source importante d'emplois féminins au fur et à mesure que les pays se développent économiquement, l'IA générative pourrait avoir pour conséquence que certains emplois de bureau ne voient jamais le jour dans les pays à faible revenu, redoutent les auteurs de ce rapport.
En conclusion, l'OIT indique que « Les impacts socio-économiques de l'IA générative dépendront largement de la manière dont sa diffusion sera gérée ». Pour cela, le dialogue avec les travailleurs, la formation et une protection sociale adéquate seront essentielles pour gérer la transition. Dans le cas contraire, seuls quelques pays et acteurs du marché bien préparés bénéficieront des effets positifs de l'automatisation.
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