Selon Pierre Lamblin directeur du département études et recherches à l’Apec, l’emploi des informaticiens devrait repartir à la hausse en 2014. Crédit : D.R
Après une année 2013 marquée par une forte diminution des recrutements, le volume des embauches devrait repartir à la hausse dans la fonction informatique, indique l'Apec dans une étude parue aujourd'hui. En 2014, les intentions d'embauches pourraient s'établir à plus de 36 800, soit une hausse pouvant atteindre +16%.
En 2014, l'emploi IT pourrait augmenter sensiblement après une année de baisse importante. C'est ce que prévoit l'Apec dans son enquête consacrée aux prévisions des recrutements de cadres et publiée aujourd'hui. Au total, entre 33 500 et 36 800 recrutements d'informaticiens devraient être réalisés sur l'année en cours, en majorité par les SSII, soit une hausse qui devrait se situer entre +5% pour la fourchette basse et +16% pour la fourchette haute. Les activités informatiques et télécommunications devraient donc rester le premier secteur en termes d'embauches, après une année 2013 très difficile, marquée par 5 000 recrutements d'informaticiens en moins. Toutefois, les entreprises se sont montrées prudentes au cours de l'enquête, ce qui est à mettre en lien avec le manque de visibilité dont elles disposaient - au moment de l'enquête - concernant l'évolution possible de leurs carnets de commandes. « Les recruteurs se sont montrés plutôt attentistes concernant 2014 lorsque nous les avons interrogés entre mi-octobre et mi-décembre 2013 » a souligné Pierre Lamblin, directeur du département études et recherches à l'Apec. « Ils ont fait preuve de prudence en terme de prévisions d'embauches en raison du *Pacte de responsabilité annoncé en début d'année par le gouvernement ».
15% d'abandons pour motifs budgétaires
Pour le porte-parole de l'association, les volumes massifs de recrutement annoncés cette année par certaines sociétés de services informatiques, comme Sopra Group ou CGI, seraient motivés par des remplacements mais également par un développement d'activité lié à la reprise des investissements. « Faute d'avoir investi pendant plusieurs années, les clients des SSII doivent remplacer leurs systèmes devenus obsolètes et font donc de nouveau appel aux prestataires », précise le représentant de l'Association. « Cependant, d'après les travaux que nous réalisons, il s'avère que l'informatique souffre par ailleurs d'une part très importante d'abandon d'offres (15%) pour des raisons budgétaires et également du fait d'un secteur en tension », a-t-il fait remarquer. D'après ce dernier, la majorité des entreprises de la high-tech recherchent des profils ayant entre 1 et 10 ans d'expérience, et elles ont des difficultés à les trouver car le contexte économique actuel incite les informaticiens à être moins mobiles. « In Fine, les recruteurs doivent ajuster leurs besoins et elles finissent par se tourner vers les jeunes diplômés », note Pierre Lamblin.
Au niveau régional, l'Ile-de-France continue de tirer le marché de l'emploi informatique, avec 20 500 recrutements réalisés l'an dernier. « Le marché est resté stable uniquement dans la région parisienne », observe le porte-parole de l'Apec. Le volume des recrutements a baissé un peu partout en province, surtout en Bretagne avec 1 200 embauches d'informaticiens en moins, soit seulement 800 recrutements réalisés en 2013). A l'opposé, les Pays de Loire et la région Nord-Pas-de-Calais devraient tirer leur épingle du jeu en 2014, avec des prévisions atteignant respectivement +10 et +8%.
*Le pacte de Responsabilité, annoncé par le président de la République François Hollande lors de ses voeux, vise notamment à baisser les cotisations des entreprises contre des engagements patronaux en matière d'emploi.
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