Les « cost killer» de l'Etat critiqués
Pour sa part, Pierre Gattaz, président de la FIEEC, à laquelle adhère l'Afdel, mentionne plusieurs points. D'abord, la pratique du « bottom up » (du bas vers le haut ) qu'il a retrouvé dans les Etats généraux de l'industrie, lancés à l'automne par le ministère du même nom. Elle va dans le bon sens, Ensuite, la pratique, nouvelle pour les entreprises IT, de « chasser en meute » c'est-à-dire de se rassembler, comme l'ont fait l'Afdel avec la FIEEC, ou la FIEEC avec le Pacte PME et le comité Richelieu.
Pierre Gattaz a également repris l'idée, qui est loin de s'être imposé, de procéder aux réductions d'achat par l'innovation. Il estime que l'Etat français utilise des spécialistes qui cherchent à réduire la dépense des ministères, sans voir plus loin (« comme des acheteurs de la grande distribution »). En Allemagne, ces « cost killer » de l'Etat demandent aux prestataires informatiques d'évoluer, d'innover, de réduire leurs coûts par ce biais plutôt que par des réductions brutales de leurs factures. Enfin, il n'a pas manqué de raviver le slogan de Laurence Parisot, celui du « besoin d'air » que l'on peut traduire par la nécessite de simplifier la règlementation.
L'Afdel sonne le rassemblement
Dernier point, et évidemment non des moindres, dans la présentation de l'Afdel, celui du classement des éditeurs. Cette fois il est mondial et se rebaptise « Global software leaders ». Il dévoile le « top 100 » des éditeurs mondiaux, celui des 100 premiers des principaux pays : Chine, Inde, France, Allemagne, Royaume-Uni et Etats-Unis.
L'étude est téléchargeable à l'adresse suivante :
http://www.afdel.fr/iso_album/global_software_leaders_2010.pdf
Dans sa synthèse, Pierre Marty, associé chez PricewaterhouseCoopers (pwc) a noté plusieurs tendances clés, issues des interviews d'éditeurs. En termes qualitatifs: l'émergence du cloud, celle du mobile computing, la consumérisation des technologies. Des incertitudes demeurent sur le cloud : la sécurité, la protection des données privées, la qualité de service. Le mobile computing, en revanche, pose moins de problème de fond que de maturité, étant moins répandu, notamment en Europe qu'aux Etats-Unis. Le dernier point, la consumérisation oblige les éditeurs à plus de proximité et de relations avec leurs clients.
Au plan économique, deux points ressortent : la poursuite de la consolidation et la nécessité de faire émerger des acteurs au niveau mondial. Les entreprises américaines ont plusieurs longueurs d'avance. Elles forment 44% du marché mondial du logiciel, les européennes 36%, les asiatiques 20%. Dans le top 100 mondial, 74 sociétés sont américaines, 14 européennes, dont une seule française, Dassault Systèmes.
Les éditeurs sont finalement confrontés à une double transformation, par l'émergence de nouveaux marchés et par la nécessité d'être mondiaux. L'éditeur français Talend donnait d'ailleurs une image saisissante de cette nécessité, créé il y a quatre ans, il est déjà implanté dans une quinzaine de pays.
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