Le marché français de l'IT devrait continuer de progresser cette année malgré l'impact certain de la conjoncture économique sur les achats. Prudentes, les entreprises ont laissé leurs budgets IT à un niveau égal à celui de 2011. Pour financer des projets structurants, elles cherchent à tirer les coûts des infrastructures et des applicatifs existants vers le bas.
A en croire IDC, 2012 ne sera pas une année de récession pour les marchés de l'informatique et des télécoms en France. Selon le cabinet d'études, le marché de l'informatique devrait dégager un chiffre d'affaires global de 47,1 Md€, en hausse de 1,2% sur un an. Une très importante part de ces revenus sera générée par le marché professionnel (logiciel, matériels et services hors télécoms) dont la croissance devrait représenter +0,7% à 42,8 M€. S'agissant du segment grand public, IDC table sur un chiffre d'affaires de 4,3 Md€ en hausse de 5%. Enfin, le marché des télécoms devrait voir son activité baisser de 1,3% dans les domaines des services de télécommunication voix et données tandis que les achats d'équipements en téléphonie mobile (téléphones et smartphones) progresseront de 11% sur l'année.
Matériel : le grand public tire la croissance du marché
Même si IDC parie une croissance globale du marché IT, le cabinet d'études n'en déclare pas moins que la conjoncture économique à un impact certain sur sa progression. A titre d'exemple, la croissance du seul marché de l'informatique professionnelle entre 2010 et 2011 fut deux fois plus importante que celle attendue cette année. Elle s'élevait alors à 1,5% exactement. Le marché du logiciel ne progressera quant à lui que de 1,6%. Dans ce domaine, il est toutefois bon de distinguer certains secteurs dynamiques qui résistent habituellement aux crises (CRM, BI, sécurité, stockage, collaboratif...) des secteurs en mutations vers le SaaS ou en perte de vitesse (comptabilité, systèmes d'exploitation, GAPO, certains applicatifs métiers). Quand au segment du matériel, il s'en sortira avec une croissance globale de 1%, largement imputable aux ventes attendues sur le marché grand public. Dopé par les achats de tablettes média, ce dernier devrait enregistrer une hausse de 5,7% tandis que les ventes de hardware sur le marché professionnel baisseront de -1,4%.
Faut-il pour autant pousser un grand ouf de soulagement en prenant pour acquise l'évolution positive du marché de l'IT en 2012 ? IDC semble pencher vers un « oui » mais la prudence doit rester de mise, comme l'explique Karim Bahloul, directeur de la Recherche et du Conseil chez IDC France : « Evidemment, on peut redouter un scenario noir d'effondrement de la zone euro qui remettrait tout en cause. Mais c'est un scenario auquel nous ne croyons pas. Clairement, ce qui se passe en 2012 n'est pas de même nature que cette crise de 2008 qui avait vu les investissements ICT complètement s'arrêter. » Cette prudence, les entreprises en font usage avec parcimonie. Les budgets IT n'ont pas été remis en cause mais stagnent pour pouvoir engager des projets qu'elles ne souhaitent pas remettre en cause autour du poste de travail, de la mobilité, du Cloud Computing, du Décisionnel et du Big Data. En contrepartie, elles mettent une pression sur les prix et rationnalisent l'existant en termes d'infrastructures et d'applicatifs.
Suivez-nous