Les dépenses des entreprises dans l'intelligence artificielle générative devraient dépasser les 40 Md$ dans le monde cette année puis les 150 Md$ en 2027. (Crédit photo : Pixabay)
L'ascension fulgurante de l'intelligence artificielle générative n'est pas près de ralentir cette année. Après une période d'expérimentation précoce, les entreprises ont commencé très activement à faire évoluer leur infrastructure et à construire des modèles de données entrainés.
En 2023, au niveau mondial, les entreprises ont dépensé environ 19,4 Md$ dans les technologies d'intelligence artificielle générative (genAI). Et selon IDC, ce montant devrait doubler cette année. Les investissements se concentreront autant sur les logiciels d'IA générative que sur le matériel d'infrastructure connexe et les services IT/professionnels. D'ici à 2027, ils devraient atteindre 151,1 Md$, soit un taux de croissance annuel moyen de 85,9 % sur la période 2023-2027. « Malgré un environnement économique défavorable pour l'IT en 2023, les entreprises ont accéléré leur exploration de la genAI pour stimuler leur transformation », a déclaré Rick Villars, vice-président en charge de la recherche chez IDC, dans un communiqué. « En 2024, l'adoption de l'IA dans tous les domaines entrera dans une phase de construction critique, les entreprises réalisant de nouveaux investissements majeurs afin de réduire considérablement le temps et les coûts associés à des cas d'usage impliquant la productivité des clients et des employés. À partir de là, l'accent sera mis sur les dépenses qui stimulent les revenus et les résultats commerciaux », a ajouté M. Villars.
Plus de 50 % du marché des logiciels d'IA trustés par La GenIA en 2030
Toujours selon IDC, au cours des prochaines années, les investissements dans l'IA générative devraient connaître une progression naturelle. Après des phases d'expérimentation précoce, d'évolution active de leur infrastructure et de développement de modèles de données entrainés, les entreprises vont s'engager dans une adoption généralisée de la GenAI jusqu'à la périphérie de toutes leurs activités. Selon le cabinet d'études Forrester Group, qui a estimé que les dépenses consacrées à la genAI augmenteront de 36 % par an jusqu'en 2030, l'ascension fulgurante de cette technologie est comparable au lancement des médias sociaux, du smartphone et de l'Internet. Le cabinet Forrester estime que la GenAI représentera à cette date 55 % de l'ensemble du marché des logiciels d'IA. De son côté, IDC prévoit qu'à la fin de l'année 2027, les dépenses en GenAI représenteront 29 % de l'ensemble des dépenses en IA, une augmentation significative par rapport aux 10,8 % de 2023. « Les dépenses en GenAI resteront élevées, bien au-delà de la phase de construction, car ces solutions deviennent un élément fondamental des plateformes de contrôle des activités numériques des entreprises », a déclaré le cabinet d'études. D'ici à 2030, 42 Md$ seront dépensés chaque année en GenAI pour des cas d'usage généraux, comme les outils de recherche, de rédaction et de synthèse.
79 Md$ orientés vers l'automatisation et la productivité
Selon une précédente étude de Forrester, les entreprises dépenseront collectivement 79 Md$ par an pour des applications spécialisées destinées à stimuler l'automatisation et la productivité, en particulier dans les secteurs de la sécurité, de la santé et du marketing de contenu. Par exemple, selon cette étude, les outils d'augmentation logicielle basés sur l'IA, comme GitHub Copilot et Replit, rendent le développement logiciel plus accessible aux ingénieurs et aux développeurs. Plus de la moitié des dépenses consacrées à des cas d'usage généralisés se concentreront sur les chatbots et les plateformes de communication, ce qui devrait permettre d'améliorer considérablement l'expérience des clients et des employés. Alors que les entreprises de toutes sortes verront leurs dépenses technologiques évoluer vers la mise en oeuvre de l'IA et l'adoption de produits et de services améliorés par l'IA, le secteur des technologies de l'information effectuera une transition plus importante et plus rapide vers la genAI au cours de cette même période. « En effet, toutes les entreprises vont s'efforcer de lancer des produits et des services améliorés par l'IA et d'aider leurs clients à mettre en oeuvre l'IA. Pour la plupart d'entre elles, l'IA remplacera le cloud comme principal moteur de l'innovation », a déclaré IDC.
66 % des entreprises s'essayent déjà à la GenAI
D'après une étude réalisée par le fournisseur de services d'intégration de solutions Insight Enterprises, deux tiers (66 %) des chefs d'entreprise déclarent que leur société a déployé des outils d'IA générative privés et sécurisés pour le personnel, et un nombre équivalent (65 %) déclare que leur département a été chargé d'identifier les cas d'usage pour leur entreprise. Selon IDC, pendant la phase de construction, les entreprises investiront essentiellement dans l'infrastructure GenAI, laquelle comprend le matériel, l'infrastructure en tant que service (IaaS) et les logiciels d'infrastructure. Mais d'ici à la fin 2027, les investissements dans les logiciels de plateforme et d'application GenAI dépasseront progressivement les dépenses d'infrastructure, avec un taux de croissance annuel moyen sur cinq ans de 99,1 %. De même, d'ici à la fin de la période, les dépenses dans les services GenAI, y compris les services IT et commerciaux, seront quasiment équivalentes aux dépenses d'infrastructure, avec un taux de croissance moyen de 94,6 % sur cinq ans. « L'IA générative a servi de catalyseur aux investissements dans les solutions d'IA traditionnelles. La synergie entre l'IA traditionnelle et l'IA générative ouvre un monde de possibilités dans tous les secteurs », a déclaré Ritu Jyoti, vice-président du groupe IDC pour les services mondiaux d'intelligence artificielle et d'automatisation. « Si l'on se tourne vers l'IA du futur, l'adoption d'une approche holistique, où l'IA traditionnelle fusionne avec la créativité générative, permettra d'obtenir des systèmes d'IA plus polyvalents, capables de s'adapter à l'évolution des défis, tout en favorisant l'innovation de rupture », a ajouté M. Jyoti.
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