Harfanglab lève 25 M€ pour positionner son EDR sur le marché européen

Les 4 fondateurs d’HarfangLab avec de gauche à droite Maxime Rameau (directeur produits), Grégoire Germain (président et directeur général), Xavier Boreau (directeur général délégué) et Mathieu Gaspard (directeur R&D). crédit : Harfanglab

Les 4 fondateurs d’HarfangLab avec de gauche à droite Maxime Rameau (directeur produits), Grégoire Germain (président et directeur général), Xavier Boreau (directeur général délégué) et Mathieu Gaspard (directeur R&D). crédit : Harfanglab

Proposant une solution d'analyse et de détection des menaces sur les terminaux en bout de réseau, la jeune pousse française Harfanglab réalise un second tour de table financier de 25 M€. Hausse des effectifs jusqu'à 40 %, développement aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne ou encore sécurisation des workloads cloud et des containers sont en vue.

En 2021, le président du groupement d'entreprises en cybersécurité Hexatrust Jean-Noël de Galzain nous expliquait qu'il faudra 5 ans pour construire des champions français en cybersécurité. L'un de ses membres, Harfanglab, pourrait bien être de ceux-là. Après avoir levé 5 M€ en juin 2021, la start-up créée en 2018 et positionnée sur le bouillonnant marché de l'EDR (endpoint detection and response), a annoncé la réussite d'un autre tour de table beaucoup plus ambitieux. Elle est en effet parvenue à lever en série A pas moins de 25 millions d'euros (19 M€ de fonds et 6M€ issus de dette bancaire, subventions, Bpifrance...) dans une opération menée par le Crédit Mutuel Innovation en tant que nouvel entrant au capital aux côtés de MassMutual Ventures, mais aussi de l'investisseur historique Elaia.

Avec ce financement, Harfanglab prévoit d'accélérer son développement en Europe poursuivre ses investissements R&D, mais aussi accélérer ses recrutements, développer son réseau de partenaires et sa force de ventes tout en diversifiant ses compétences et activités. « Nous nous intéressons à multiplier la surface des endpoints protégés en sécurisant aussi les workloads cloud et les containers », nous a expliqué Grégoire Germain, PDG de Harfanglab. « Nous avons aussi des pistes de diversification avec des nouvelles fonctions d'analyse de vulnérabilités, de shadow discovery et de détection des attaques IA ». La start-up française prévoit également de renforcer son équipe de recherche en cybersécurité avec des chercheurs de très haut niveau, sans oublier d'attirer aussi d'autres profils (support, customer success, qualité, force commerciale, marketing...). De 89 personnes aujourd'hui, le groupe prévoit de grimper à environ 120 en 2024 en conservant un ratio de 60 % de ses effectifs en R&D.

En route vers la qualification élémentaire de l'ANSSI

Harfanlag se distingue en particulier par la certification de sécurité de premier niveau obtenue auprès de l'Anssi depuis 2020 pour son agent EDR Hurukai v2.0.1. Mais le groupe ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il a engagé la qualification élémentaire de l'Anssi (basée sur une évaluation de certification de sécurité de premier niveau aka CSPN) pour l'ensemble de sa solution EDR qu'elle espère obtenir en 2024. « Nous voulons gagner en notoriété et aller plus loin dans les méthodes et techniques de détection même si cela nécessite un investissement assez lourd », fait savoir Grégoire Germain. Tout récemment, la société a pu se distinguer en participant pour la première fois à l'évaluation des solutions EDR au framework ATT&CK du Mitre avec à la clé des résultats particulièrement bons. « Nous sommes ressorti dans le top des EDR aux côtés d'autres comme Sentinel One et Trend Micro alors que l'on s'est préparé depuis moins longtemps. Cela montre que nous sommes à l'état de l'art », se réjouit le dirigeant.

A ce jour, Harfanglab compte 250 clients (dont Safran, le ministère de Armées, l'assureur Filhet-Allard...) et une utilisation de sa solution sur bientôt un million de postes de travail et serveurs protégés pour une croissance en très forte hausse. Selon nos informations, le chiffre d'affaires du groupe devrait passer d'un peu plus de 6 M€ cette année à près de 15 M€ en 2024. « Nous devrions atteindre la rentabilité d'ici 2-3 ans », explique Grégoire Germain. « Nous ne nous interdisons pas de la croissance externe pourvu que cela apporte des briques technologiques et des clients complémentaires ». Très majoritairement tourné vers la France et reposant sur des partenaires pour sa diffusion (Orange, Thales, Capgemini...) Harfanglab prévoit dans les prochains mois de développer son business à l'international. A commencer par l'Europe principalement aux Pays-Bas, en Belgique, en Suisse, en Allemagne et dans les pays du Nord, voire aussi - de façon plus ambitieuse - aux Etats-Unis... comme un certain Wallix en son temps.

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