Gartner livre ses 10 technologies à suivre en 2025

Les DSI s'appuieront-ils sur les prévisions technologiques du Gartner dans le cadre de leurs projets ? (crédit : CharlVera / Pixabay)

Les DSI s'appuieront-ils sur les prévisions technologiques du Gartner dans le cadre de leurs projets ? (crédit : CharlVera / Pixabay)

IA agentique, chiffrement post-quantique et informatique hybride figurent parmi les tendances montantes et de rupture auxquelles les entreprises vont être confrontées dans les prochains mois selon le Gartner.

Presque comme un rituel, le cabinet d'études Gartner a publié son rapport annuel sur les technologies les plus prometteuses pour les entreprises. Pour 2025, l'IA agentique, le chiffrement post-quantique, l'informatique économe en énergie et l'IT hybride figurent parmi les 10 principales tendances technologiques stratégiques du cabinet d'études, qui ont été dévoilées lors du symposium/XPO annuel de Gartner à Orlando.

1. L'IA agentique Pour commencer, le cabinet américain s'attend à une prolifération de l'« IA agentique », qui fait référence à des entités logicielles intelligentes qui utilisent des techniques d'IA pour accomplir des tâches et atteindre des objectifs, selon Gene Alvarez, vice-président et analyste distingué chez Gartner. D'ici 2028, au moins 15 % des décisions professionnelles quotidiennes seront prises de manière autonome grâce à l'IA agentique, contre 0 % en 2024, prédit Gartner. L'IA agentique sera incorporée dans les assistants d'IA et intégrée dans les logiciels, les plateformes SaaS, les terminaux IoT et la robotique. De nombreuses start-ups se commercialisent déjà en tant que plateformes de construction d'agents d'IA, et les grandes entreprises ajoutent l'IA agentique à leurs assistants d'IA, a déclaré Gartner. L'IA agentique promet une main-d'oeuvre virtuelle qui peut décharger et augmenter le travail humain, a déclaré M. Alvarez. Les capacités axées sur les objectifs de cette technologie fourniront des systèmes logiciels plus adaptables qui peuvent accomplir une grande variété de tâches, a déclaré M. Alvarez, et l'IA agentique a le potentiel de réaliser le désir des DSI d'augmenter la productivité dans l'ensemble de l'entreprise. « Les agents de l'IA changeront la prise de décision et amélioreront la connaissance de la situation dans les organisations grâce à une analyse plus rapide des données et à une prédiction avancée. Pendant que vous dormez, l'IA agentique pourrait examiner des systèmes de votre entreprise, analyser beaucoup plus de données que vous ne pourriez jamais le faire et décider des actions nécessaires », a écrit Tom Coshow, analyste directeur principal de la division des prestataires de services techniques de Gartner, dans un rapport sur les agents autonomes.

2. Les plateformes de gouvernance de l'IA Les plateformes de gouvernance de l'IA font partie du cadre évolutif de gestion de la confiance, du risque et de la sécurité de l'IA de Gartner, qui permet aux entreprises de gérer les performances légales, éthiques et opérationnelles de leurs systèmes d'IA, a déclaré M. Alvarez. Ces solutions peuvent être utilisées pour créer, gérer et appliquer des politiques d'utilisation responsable de l'IA, expliquer le fonctionnement des systèmes d'IA et assurer la transparence pour renforcer la confiance et la responsabilité. Parmi les avantages des plateformes de gouvernance de l'IA, il y a la possibilité d'éviter les incidents éthiques liés à l'IA. D'ici 2028, les sociétés qui mettent en oeuvre des plateformes complètes de gouvernance de l'IA connaîtront 40 % d'incidents éthiques liés à l'IA en moins par rapport à celles qui ne disposent pas de tels systèmes, prédit le Gartner. Les plateformes de gouvernance de l'IA favorisent une IA responsable en permettant aux organisations de gérer et de superviser les performances juridiques, éthiques et opérationnelles de l'IA, en utilisant une combinaison de pratiques et d'outils technologiques qui contrôlent la robustesse, la transparence, l'équité, la responsabilité et la conformité aux risques, a précisé le cabinet.

3. Le contrôle de la désinformation Le troisième sujet d'actualité du Gartner est également lié à l'IA : le contrôle de la désinformation. Selon le cabinet, il s'agit d'une technologie émergente capable de discerner la qualité d'une information. Elle fournit des systèmes méthodologiques pour garantir l'intégrité et évaluer l'authenticité d'une informations, mais également d'empêcher l'usurpation d'identité et enfin suivre la propagation d'informations nuisibles. « La large disponibilité et l'état avancé des outils d'IA et d'apprentissage automatique exploités à des fins malveillantes devraient augmenter le nombre d'incidents de désinformation ciblant les entreprises. Si cela n'est pas contrôlé, la désinformation peut causer des dommages importants et durables à toute organisation », a déclaré Alvarez. D'ici 2028, Gartner prévoit que 50 % des entreprises commenceront à adopter des produits, des services ou des fonctionnalités conçus spécifiquement pour répondre aux cas d'utilisation de la sécurité en matière de désinformation, contre moins de 5 % aujourd'hui.

4. Le chiffrement post-quantique Gartner prévoit que d'ici 2029, les progrès de l'informatique quantique rendront fragiles la plupart des technologies de chiffrement asymétriques conventionnelles. Il souligne l'importance du chiffrement post-quantique, qui apporte une protection des données résistante aux risques de déchiffrement de l'informatique quantique. Le chiffrement asymétrique est présent dans presque tous les logiciels, dans des milliards de terminaux dans le monde et dans la plupart des communications sur Internet. Des attaques du type « récolter maintenant, déchiffrer plus tard » peuvent déjà exister, a écrit Gartner dans un rapport récent. « Pour résister aux attaques des ordinateurs classiques et quantiques, les entreprises doivent passer au chiffrement post-quantique. Mais il ne s'agit pas d'un simple changement. Cela demandera plus de travail que de se préparer au passage à l'an 2000, et un échec pourrait avoir des conséquences dangereuses. En outre, de nombreuses entreprises n'ont pas encore planifié ou budgété cette transition », a déclaré Mark Horvath, vice-président et analyste chez Gartner. Parmi les difficultés liées à l'adoption du chiffrement post-quantique figure le fait qu'il n'existe pas d'options de remplacement faciles à mettre en oeuvre. « Il n'existe pas de solutions de remplacement pour les algorithmes de chiffrement actuels. Cela crée un besoin de découverte, de catégorisation et de réimplémentation », a déclaré M. Horvath. « Pour relever ces défis et faciliter la transition vers de nouveaux algorithmes, commencez par élaborer des politiques sur la substitution d'algorithmes, la conservation des données et les mécanismes de remplacement ou de modification de votre utilisation actuelle du chiffrement. Un programme basé sur des politiques réduira la confusion et les choix arbitraires, et augmentera la facilité de gestion ». « Avec les progrès de l'informatique quantique au cours des dernières années, on s'attend à la fin de plusieurs types de chiffrement conventionnel largement utilisés », a déclaré M. Alvarez. « Il n'est pas facile de changer de méthode de chiffrement, c'est pourquoi les entreprises doivent disposer d'un délai plus long pour se préparer à une protection solide de tout ce qui est sensible ou confidentiel.

5. L'informatique hybride L'informatique hybride figure sur cette listes des 10 tendances IT. Cette architecture - que Gartner définit comme un système qui combine des mécanismes de calcul, de stockage et de réseau [de l'hyperconvergence en fait] pour résoudre des problèmes de calcul complexes - aide les technologies telles que l'IA à dépasser les limites technologiques actuelles. De nouveaux paradigmes informatiques ne cessent d'apparaître, notamment les CPU, les GPU, l'edge computing, les circuits intégrés spécifiques à une application, les systèmes neuromorphiques et quantiques, a déclaré M. Alvarez. L'informatique hybride sera utilisée pour créer des environnements d'innovation hautement efficaces, transformateurs et plus performants que les environnements conventionnels, a-t-il ajouté.

6. L'informatique économe en énergie L'informatique économe en énergie restera un sujet d'actualité, selon le Gartner. L'IT a un impact sur le développement durable à bien des égards, et en 2024, la principale considération pour la plupart des SI sera leur empreinte carbone, a déclaré M. Alvarez. Les applications à forte intensité de calcul, telles que la formation à l'IA, la simulation, l'optimisation et le rendu des médias, sont susceptibles de contribuer le plus à l'empreinte carbone des entreprises, car elles consomment le plus d'énergie, a déclaré M. Alvarez. L'informatique verte ou économe en énergie comprend des tactiques progressives telles que l'adoption d'une énergie plus verte ou le passage à un matériel plus efficace, ainsi que des stratégies à long terme rendues possibles par de nouvelles technologies, selon Gartner. Parmi les technologies IT vertes courantes aujourd'hui, citons l'exploitation d'une architecture d'application, d'un code et d'algorithmes dont l'exécution nécessite moins d'énergie, l'adoption d'un matériel plus efficace et l'utilisation d'une énergie plus verte. À l'avenir, des techniques plus avancées, y compris des plates-formes informatiques qui en sont encore au stade de la recherche, deviendront disponibles, selon le Gartner. Selon M. Alvarez, à partir de la fin des années 2020, plusieurs technologies de calcul, telles que les accélérateurs optiques et neuromorphiques, qui utiliseront beaucoup moins d'énergie, apparaîtront pour des tâches spéciales, telles que l'IA et l'optimisation.

7. L'intelligence invisible ambiante Selon Gartner, l'intelligence invisible ambiante fait référence à l'utilisation généralisée d'étiquettes et de capteurs de petite taille et peu coûteux pour suivre l'emplacement et l'état de divers objets et environnements. Jusqu'en 2027, les premiers exemples d'intelligence invisible ambiante se concentreront sur la résolution de problèmes immédiats, tels que le contrôle des stocks dans le commerce de détail ou la logistique des denrées périssables, en permettant le suivi et la détection en temps réel et à faible coût d'articles afin d'améliorer la visibilité et l'efficacité, selon Gartner.

8. L'informatique immersive L'informatique immersive améliore numériquement le monde physique grâce à des technologies telles que la réalité augmentée et la réalité virtuelle. L'utilisation de l'informatique immersive augmentera l'efficacité des entreprises au cours des cinq à sept prochaines années grâce à la rationalisation des flux de travail et à l'amélioration de la collaboration. D'ici 2033, Gartner prévoit que cette technologie atteindra 1,7 billion de dollars, contre 110 milliards de dollars en 2023.

9. Les robots polyfonctionnels Ces systèmes peuvent effectuer plus d'une tâche et remplacent les robots spécifiques à une tâche qui sont conçus sur mesure pour effectuer de manière répétée une seule tâche. Les robots polyfonctionnels sont conçus pour fonctionner dans un monde avec des humains, ce qui permettra un déploiement rapide et une évolutivité facile. Gartner prévoit que d'ici à 2030, 80 % des humains utiliseront quotidiennement des robots intelligents, contre moins de 10 % aujourd'hui.

10. L'amélioration neuronale Les technologies qui lisent et décodent l'activité cérébrale sont en pleine évolution. Elles "lisent" le cerveau d'une personne en utilisant des interfaces cerveau-machine unidirectionnelles ou des interfaces cerveau-machine bidirectionnelles (BBMI). Ces technologies ont un potentiel énorme dans trois domaines principaux : l'amélioration des compétences humaines, le marketing et la performance. L'amélioration neurologique renforcera les capacités cognitives, permettra aux marques de savoir ce que les consommateurs pensent et ressentent, et renforcera les capacités neuronales humaines pour optimiser les résultats. D'ici 2030, Gartner prévoit que 30 % des travailleurs du savoir seront améliorés par des technologies telles que les BBMI et en dépendront pour rester pertinents face à l'essor de l'IA sur le lieu de travail, contre moins de 1 % en 2024.

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