Et si les éditeurs asiatiques s'éveillaient et s'imposaient comme des géants planétaires, à l'instar de Microsoft, Oracle ou SAP ? C'est l'un des quatre scénarios envisagés par Gartner pour le futur de l'industrie logicielle en Asie, lors d'un sommet tenu en Australie, à Sydney. Provocateur, Gartner va même jusqu'à imaginer le titre d'un journal du futur : «L'Inde instaure un programme de visa pour les citoyens américains»... Ce scénario est-il crédible ? Pour Gartner, tout dépendra de la façon dont l'innovation se fera dans la zone Asie-Pacifique. En fait, Gartner envisage trois autres scénarios moins glorieux pour la région. Le premier est un scénario de statu quo. Si les conditions actuelles perdurent au cours des dix prochaines années, l'innovation restera le fait de quelques éditeurs internationaux qui prendront progressivement le contrôle d'éditeurs locaux, en Chine ou en Inde. Les pays asiatiques resteront alors, pour ces géants, des clients mais aussi des proies de ce que Gartner appelle «l'impérialisme IT». Un second scénario parie sur le maintien de l'innovation au sein des géants de l'informatique, mais aussi sur la généralisation d'un modèle ASP à grande échelle. Dans ce scénario ou les logiciels sont largement fournis en ligne, Gartner souligne que le contenu des logiciels continuera à être influencé par les marchés les plus importants. Iconoclaste, Gartner envisage le cas d'une coupure de l'Internet à grande échelle, qui aurait des conséquences à l'échelle mondiale du style «Une panne de courant en Californie affecte les pizzerias thaïlandaises». Enfin, Gartner envisage un scénario plus équilibré ou les géants continueraient à dominer, mais où les éditeurs locaux deviendraient plus innovants. Dans ce scénario, Gartner envisage une croissance rapide des marchés IT asiatiques et une montée en puissance de champions locaux, qui pourraient ensuite s'épanouir à l'international. Gartner appelle ce scénario le «village logiciel global». On peut toujours rêver.
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