e-education : une deuxième étape est nécessaire

Le député Jean-Michel Fourgous publie une deuxième édition de son rapport sur le numérique à l'école, deux ans après le précédent. Si beaucoup d'avancées sont enregistrées et d'autres projetées, le développement n'est pas le même partout et bloque sur des questions d'usage.

Comme tous les rapports officiels, le rapport Fourgous est un peu touffu, parfois on décèle des longueurs. Mais il garde une qualité : porter un diagnostic sur l'évolution de l'équipement numérique de l'éducation. Globalement, il estime que l'équipement a largement progressé ces trois dernières années, le numérique est devenu un atout en matière d'éducation.

Toutefois, plusieurs faiblesses sont listées. D'abord la France est en retard parmi les pays de l'Ocde sur ce dossier. Le rapport Fourgous porte un diagnostic, très intéressant, en expliquant cette  faiblesse en termes d'usages, de formation des enseignants (*) et de passerelles entre l'école et la vie active.  

La fracture numérique s'est déplacée, ce n'est plus une question d'argent mais d'usage et de pratiques. En clair, les familles sont passées à Internet et leurs enfants avec, l'éducation aussi, mais les parents ne peuvent pas toujours accompagner leurs enfants dans des usages pédagogiques et les enseignants n'ont pas non plus les capacités pédagogiques pour utiliser ces outils. Le rapport souhaite « un plan massif de formation initiale et continue, pour les enseignants et leurs cadres, faire évoluer les pratiques pédagogiques traditionnelles vers des pratiques « innovantes ».... Valoriser, accompagner, redonner confiance aux enseignants ».

Favoriser le local 

Le rapport préconise de créer un référentiel de compétences numériques, des accompagnants pédagogiques. Il souhaite le regroupement dans une seule agence, ou de plusieurs organismes comme le CNDP (documentation pédagogique), le CNED (enseignement à distance) et veut que l'Etat et les collectivités territoriales travaillent mieux ensemble sur ce sujet. Les collectivités territoriales sont effectivement celles qui décident des budgets d'équipement des écoles et disposent pour certaines de politiques d'équipement numérique pour l'éducation.

Franchir une nouvelle étape devient donc plus délicat. « La situation n'est pas la même en région parisienne et dans les grandes régions développées que dans les autre » assure Pierre-Yves Thivent, président du groupement de revendeurs France TICE.  Par ailleurs, si le marché s'est effectivement beaucoup développé ces dernières années, il se ralentit, peut être à l'approche des élections période émolliente dans le secteur public, mais aussi pour des raisons de fond, l'appropriation des outils et des usages n'est pas suffisante.

(*) La Commission Fourgous a commandé une enquête sur les pratiques de formation à l'utilisation des Tice, réalisée par le cabinet Strat-up avec un sondage auprès de 2016 personnes, dont 4440 enseignants, 28 directeurs d'IUFM 1548 étudiants.

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