Décès de Serge Kampf, fondateur de Capgemini

Serge Kempf (à gauche) a cédé les rênes de l'empire Capgemini qu'il a fondé 45 ans plus tôt à Paul Hermelin en 2012. (Crédit D.R)

Serge Kempf (à gauche) a cédé les rênes de l'empire Capgemini qu'il a fondé 45 ans plus tôt à Paul Hermelin en 2012. (Crédit D.R)

Le créateur du géant français et mondial des services IT Capgemini est mort à l'âge de 81 ans. Salué comme un entrepreneur hors pair et loué pour son amour du rugby, Serge Kampf a su bâtir une multinationale de l'informatique à coups de rachats et de restructurations stratégiques.


L'industrie informatique française fait ses adieux à l'un de ses plus illustres entrepreneurs. Serge Kampf, le fondateur du groupe français Capgemini, est décédé à l'âge de 81 ans mardi 15 mars. La carrière de ce titulaire d'une double licence de droit et d'économie, recalé de l'ENA, débute en 1960 à la direction générale des télécommunications à Paris. Un poste qu'il quitte pour rejoindre la Compagnie des Machines Bull où il découvrira l'informatique. Quelques années plus tard, en octobre 1967, il transforme son deux-pièces grenoblois en bureau pour créer Sogeti avec trois anciens de Bull. La jeune société de services informatique deviendra le groupe Capgemini, au terme de multiples acquisitions stratégiques, comme celles de Cap et de Gemini Computer Systems en 1975. L'ascension ira ensuite très vite : le groupe entre au CAC 40 en 1988 et deviendra en quelques années un géant de 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, employant près de 150 000 personnes dans le monde.

La valeur de la technologie : l'homme

Dirigeant discret, voire secret, Serge Kampf avait quitté la présidence de Capgemini en avril 2011, 45 ans après le début de l'aventure. Il a alors laissé la double casquette de Président et de directeur général du groupe à Paul Hermelin. Recruté en 1993, ce dernier dit de celui qui l'a choisi qu'il « avait compris dès l'origine de notre métier que ce sont les hommes qui donnent de la valeur à la technologie. Lors de notre première rencontre, j'ai été frappé par son formidable esprit d'entreprise, sa capacité à réunir des équipes passionnées et dévouées au groupe qu'il avait créé d'une façon très forte, et son exigence absolue de performance ».

Le mécène du rugby français

Ce grand capitaine d'industrie que fut Serge Kampf avait aussi une passion pour le rugby. « Le seul monde qui ne m'a jamais déçu », disait-il. Aujourd'hui, c'est l'ovalie qui est en deuil. Les qualités d'homme discret, fort et déterminé que lui prêtait son entourage, et sur lesquelles il avait fondé la culture de Capgemini, il les avait retrouvées dans le rugby. Durant sa vie de mécène, Serge Kampf a soutenu des clubs aussi différents que Bourgoin, Grenoble (sa ville natale à laquelle il est resté très attaché) mais aussi Biarritz, Lourdes, Auch ou les Barbarians français. Il vouait à ces derniers une passion pour leur amour du beau jeu.

 

 

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