88% des adhérents de la fédération EBEN sondés poursuivent leur activité en mode dégradé, avec la fourniture d'un services minimum. Illustration : D.R.
Plus de la moitié des entreprises membres de la Fédération EBEN ont perdu entre 30 et 70% de chiffre d'affaires en mars. Elles sont 52% à estimer que leur trésorerie leur permettra de tenir encore entre un et trois mois.
La Fédération EBEN a interrogé ses adhérents du 10 au 15 avril au sujet de l'impact du confinement sur leur activité. Les résultats de l'étude permettent d'appréhender en chiffres la situation que traverse l'ensemble des professionnels de l'IT, de la bureautique et des télécoms. Il en ressort notamment que 90% des 228 entreprises ayant répondu au questionnaire ont vu leur chiffre d'affaires baisser en mars. Un tiers d'entre elles déclare une baisse de revenus comprise entre 0 et 30%, un quart témoignent d'un recul de 30 à 50%, et un autre petit tiers d'une chute de 50 à 70% des facturations. Ces chiffres sont à corréler avec le fait que 88% des sondés poursuivent leur activité en mode dégradé, avec la fourniture d'un services minimum, et que 9% ont totalement cessé le travail (y compris à distance).
Recours au télétravail dans 61% des entreprises
Dans le contexte du confinement, le recours au télétravail a été massif. 61% des membres d'EBEN ont mis au moins une partie de leur salariés en télétravail, et 15% la totalité de leurs collaborateurs. Dans 16% des entreprises, un ou plusieurs collaborateurs ont invoqué leur droit de retrait pour cesser le travail. Prochainement, 72% des sondés comptent imposer la prise de congés à leurs collaborateurs. 33% d'entre eux comptent le faire dans le cadre d'un accord d'entreprise, et 39% si un accord de branche entre en vigueur.
L'enquête de la Fédération EBEN s'est aussi penchée sur le paiement des factures par et à ses adhérents. Ils ne sont rien de moins que 90% à subir des retards de paiement de la part des clients. Dans 38% des cas, il s'agit de clients à la fois publics et privés, et de clients uniquement privés dans 42% des cas. A l'inverse, 76% des entreprises interrogées déclarent régler leurs fournisseurs en temps et en heure. Le reste indique ne verser qu'une partie des sommes dues à la date prévue.
Le 1er mai, une date fatidique pour 27% des sondés
Si le recouvrement des factures à date d'échéance est toujours un enjeu, il devient vital en un temps de crise où les niveaux de trésorerie sont souvent limités. Plus de la moitié des répondants à l'enquête de la Fédération EBEN déclare que sa trésorerie actuelle lui permet de couvrir entre 1 et 5 mois d'exploitation. Pour 9% des sociétés interrogées, le délai est de moins d'un mois. Elles ne sont finalement que 11% à avoir les reins assez solides pour tenir plus de 6 mois. A la question de savoir qu'elle durée maximale de confinement permettrait de maintenir la viabilité de leur entreprise, les professionnels sondés sont 27% à citer le 1er mai, 31% le 1er juin et 11% après le 1er juin. 28% n'ont pas de visibilité.
Dans la situation compliquée qu'elles vivent, les sociétés interrogées ont cherché le soutient de leurs banquiers (59%), de leurs assureurs (2%), ou celui des deux (15%). Globalement, ces derniers semblent avoir apporté satisfaction. Les entreprises ont également eu recours (63%) aux mesures du gouvernement leur permettant de décaler des échéances fiscales et sociales. En revanche, elles ne sont que 7% à avoir fait une demande pour bénéficier du fonds de solidarité, mais 11% ont prévu de le faire. Quant aux prêts bancaires garantis par l'Etat, 42% en ont déjà fait la demande auprès de leurs banques et 26% projettent de les imiter.
Suivez-nous