Comment le cloud computing se segmente

Dans les faits, le cloud computing est bien plus qu'un segment du marché IT : il a vocation à englober la majeure partie de cette industrie. C'est donc naturellement que cette filière se segmente et s'organise. Exemples.

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Depuis le printemps 2010, les signes d'une reprise globale du marché IT se multiplie. Dans le même temps, on note un point de blocage de plus en plus marqué : la croissance totale du marché ne semble pas profiter à la distribution. Pourquoi ? « L'explication est que la croissance des ventes est bien réelle mais qu'elle ne concerne pas la distribution », expliquait le mois dernier René-Luc Caillaud, Directeur Général d'ETC et Président du Syndicat des Grossistes Informatiques.
Début décembre, c'est le cabinet Compubase qui tire à son tour le signal d'alarme : « La fin de l'année 2010 ne sera finalement pas bonne. Les craintes que nous avions formées pour novembre se sont révélées vraies. Après une chute d'activité sur octobre, la baisse de l'activité des revendeurs et VARs sur novembre est encore plus caractéristique. Ainsi alors que l'activité sur le mois d'octobre 2010 était inférieure de 17.3% par rapport à 2009, celle de novembre est inférieure de 23.4%, soit près d'un quart d'activité en moins que l'année précédente. Pour le troisième mois consécutif, l'activité sur 2010 sera inférieure à 2009 (septembre : -2.9%, octobre : -17.3%, novembre : - 23.4%). »
Que se passe-t-il ? Comment expliquer qu'une reprise avérée des dépenses IT ne se traduise pas par une augmentation du chiffre d'affaires de la distribution ?

Changement de thermomètre

Concrètement, il semble que le changement de température n'est plus correctement mesuré : le thermomètre est pour ainsi dire « cassé ». La montée en puissance plus rapide que prévue du cloud computing n'est pas le seul facteur. Il faut également tenir compte des ventes directes des fournisseurs et du poids croissant des opérateurs. Or les indicateurs traditionnels comptabilisent les « sales in » (ventes des fournisseurs aux grossistes) ou des « sales out » (ventes des grossistes). Autrement dit, si les ventes échappent de plus en plus aux grossistes, le thermomètre affichera une baisse même si la température est plutôt en hausse.
Qui peut croire que le marché IT a baissé de près d'un quart en novembre 2010 par rapport à novembre 2009 ? Non, la hausse est bien réelle mais le chiffre d'affaires passe par d'autres voies.

De 30% à 50% des ventes

Pour les partenaires engagés dans le cloud computing, l'activité peut représenter de 30% à 50% des ventes. « En ce qui concerne la messagerie, la formule du cloud computing est systématiquement proposée aux clients et un tiers d'entre eux l'adopte, explique Laurent Miltgen, directeur du développement de cette offre chez l'intégrateur Sysdis. La question n'est plus de savoir si cela peut avoir un effet sur nos ventes de matériels : le véritable enjeu est ce mouvement est inéluctable et qu'il ne faut pas manquer le coche. » Partenaire ce Microsoft, Sysdis s'est par ailleurs impliqué dans la création de CUMULOS , un groupe d'utilisateurs qui réunit principalement des prestataires et des sociétés de services impliqués dans le cloud computing et ses déclinaisons « as a service » (IaaS, PaaS ou SaaS).
« Le cloud génère aujourd'hui pour nous plus de 50% des commandes, affirme de son côté Damian Saura, vice président des ventes de MTI France. La division dédiée à ce modèle sera complètement opérationnelle en janvier prochain. » Dans ce contexte, le parcours de MTI n'est pas anodin : constructeur de solutions de stockage créé en 1988, il a cédé ses brevet à EMC pour devenir une société de services et de conseil. L'entreprise, qui dispose désormais de trois datacenters (à Londres, Francfort et Paris), constitue depuis septembre une division cloud computing qui sera opérationnelle en janvier 2011. « Pour nous, la transition aura pris environ trois ans, précise Damian Saura. La constante est que les équipes passent 20% de leur temps en formation. Le gain, c'est que nous allons passer d'une croissance de 15% cette année à 30% en 2011. »
Au-delà de ceux qui ont joué un rôle de pionniers du cloud computing, reste à savoir comment l'ensemble de la filière IT s'organise. C'est la question qui sera traitée dans le troisième volet de ce dossier.

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