NSA: les entreprises IT américaines veulent un nouveau cadre légal pour rassurer les entreprises européennes. Crédit D.R.
Sans surprise, les entreprises IT américaines ont souffert du scandale de la NSA, qui jette le discrédit sur les fournisseurs US de cloud. Elles exigent des réformes.
« Le mal est fait. Made in American'est plus perçu comme positif par les consommateurs de services en ligne », constate Dean Garfield, président et CEO de l'Information Technology Industry Council (ITI), l'association qui représente 55 des plus grandes entreprises actives dans les TIC. Le CEO exige des réformes pour éviter la «spirale mortelle du protectionnisme» qui aurait un impact négatif sur le commerce international. « Les révélations sur la collecte de données par la NSA impacte significativement notre secteur. Elles créent une fausse impression des entreprises technologiques américaines et font diminuer la confiance des consommateurs à propos de leurs données », estime Dean Garfield dans sa lettre ouverte.
Les entreprises jouent la carte de la proximité
Les effets négatifs sont déjà mesurables: le secteur aurait perdu environ dix milliards de dollars de revenus. Dans les trois prochaines années, ce montant pourrait passer à 35 milliards. Une perte qui aurait également des répercussions sur les emplois. L'ITI propose des mesures, comme un changement de politique publique. «Alors que le Congrès travaille à l'élaboration de mesures appropriées pour améliorer la politique de surveillance, nous demandons à l'administration de s'engager sur cette question à l'échelle mondiale. Le dialogue entre gouvernements est crucial.» Il faut également davantage de transparence, estime le spécialiste. L'autorisation aux géants du web de dévoiler la nature de certaines demandes de la NSA est un pas dans la bonne direction. Elle devrait aller plus loin et inclure le type d'informations recherchées par ce biais.
Enfin, les décisions prises par le Foreign Intelligence Surveillance Court devraient être rendues publiques, car elles impliquent des questions constitutionnelles et des interprétations des autorités judiciaires, sur lesquelles se base le gouvernement pour conduire ses activités de surveillance. «Il faut rendre au Made in America sa définition positive des services cloud américains», conclut Dean Garfield.
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