John Chambers est toujours à la tête de Cisco pour le moment. Néanmoins, comme le montre ses résultats financiers, la société sort tout juste d'une période difficile et peine qui plus est à relever de grands défis. Dans ce contexte, il ne sera pas facile pour le dirigeant de s'accrocher à un poste qu'il occupe depuis une durée record dans le monde de l'IT.
Dans son dernier rapport financier publié mercredi, Cisco a de nouveau annoncé que son chiffre d'affaires et ses bénéfices du quatrième trimestre étaient inférieurs à ceux enregistrés à la même période en 2013. L'écart s'est cependant réduit par rapport au trimestre précédent. Malgré cela, les cadres dirigeants de l'entreprise estiment que l'équipementier ne connaîtra pas de retour à eu une croissance solide avant plusieurs trimestres. D'ailleurs, Cisco a officiellement considérablement revu ses prévisions de croissance à la baisse au mois de décembre.
L'entreprise doit également faire face à des changements importants sur le plan technologique. Elle met plus que jamais le cap sur le SDN (Software-defined Network), un ensemble de technologies émergentes qui offre une alternative au modèle traditionnel de Cisco. Dans le même temps, la prolifération attendue des objets connectés pourrait créer une nouvelle ère de croissance pour le marché des réseaux et donc pour l'équipementier. En outre, avec une activité serveurs en progression et en faisant son entrée sur les marchés de la sécurité, du cloud, et dans d'autres domaines, l'entreprise a notablement élargi son champ d'action sur le marché IT. Elle défie désormais des groupe tels que HP ou IBM.
John Chambers, qui vient d'avoir 65 cette année, a déclaré qu'il voulait accompagner Cisco dans cette transition. En faisant cela, il devrait face à des défis très différents de ceux qu'il a connu à ses débuts dans l'industrie il y a 19 ans. En novembre dernier, il a pourtant indiqué qu'il ne s'attendait pas à rester une année supplémentaire à son poste actuel. Mais même s'il quitte ses fonctions de CEO, il s'attend à rester le président de la société. Il a d'ailleurs fait part d'une liste des candidats susceptibles de prendre sa place. L'un d'entre eux s'appelle Rob Lloyd, l'actuel président des développements et des ventes de Cisco.
Pour l'analyste Lee Doyle, un fin connaisseur de Cisco, il y a de bonnes raison pour que quelqu'un d'autre prenne les rênes de l'entreprise, notamment le fait qu'elle doive se réinventer autour des logiciels et des services et parvenir à rendre ses équipements plus simples à utiliser. Pour autant, Lee Doyle ne s'attend pas à ce que Cisco ou John Chambers lui-même prennent rapidement cette décision: « Je parie qu'il va rester CEO pour encore longtemps, sauf si l'action ou le rendement financier chute considérablement. »
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