Sur la croissance externe, Axway a toujours des projets en cours pour enrichir sa technologie ou développer son réseau de distribution, confirme son directeur général, Christophe Fabre. (crédit : D.R.)
Les projets de middleware se transforment avec l'ouverture du système d'information vers l'extérieur de l'entreprise. Après le rachat d'une solution de gestion des API, Axway fait évoluer son offre de gouvernance de flux avec les solutions d'efficacité opérationnelle de Systar qui s'adressent aux métiers.
Spécialiste de la gouvernance des flux de données, Axway poursuit à grands pas la transformation de son offre, en interne et par croissance externe. La nature des projets de middleware a changé. « Le cloud et la mobilité tirent les nouveaux projets. Dès qu'il y a dans les entreprises une stratégie mobile ou liée aux réseaux sociaux, nous avons besoin de présenter les données du système d'information vers l'extérieur », souligne Christophe Fabre, directeur général d'Axway. Depuis deux ou trois ans, l'éditeur français fait donc évoluer son offre historique dans cette direction et procède à des acquisitions stratégiques. Après avoir acquis fin 2012 l'Irlandais Vordel et sa solution de gestion des API, pour ouvrir le SI vers l'extérieur, Axway a ensuite racheté en juin dernier son compatriote Systar, spécialisé dans la supervision des activités métiers. Cette deuxième acquisition le renforce sur le segment de l'efficacité opérationnelle et du contrôle des coûts d'exploitation.
Avec la digitalisation des circuits traditionnels et les problèmes de sécurité induits par l'ouverture du SI, la gestion des flux de données s'est encore complexifiée. Il est nécessaire de voir l'ensemble de ces flux de manière décentralisée, au niveau des métiers, tout en contrôlant les performances de l'infrastructure IT. Alors que les outils de middleware s'adressaient traditionnellement aux directions informatiques, beaucoup de ces budgets partent maintenant vers les directions métiers et on demande néanmoins à l'IT d'être plus performante, pointe Christophe Fabre. Pour y répondre, Axway a ajouté à sa suite Axway 5 la solution Central Governance qui « permet de voir la cartographie des flux et d'en mettre de nouveaux en production automatiquement ». Le produit compte déjà une quinzaine de références parmi les entreprises utilisatrices, dont les compagnies d'assurance AG2R La Mondiale et ING.
Pas de recouvrement sur les offres
De son côté, Systar apporte ses solutions, Business Bridge et Tornado. Alors que l'offre d'Axway s'adressait à l'IT, celle de Systar cible les métiers, notamment sur le secteur bancaire, rappelle Christophe Fabre. L'angle d'attaque étant alors d'aider les métiers indépendamment de l'IT. « Systar fait cela depuis dix, ils ont une méthodologie et un workshop pour mettre en place ce qu'il faut pour les clients métiers ». De ce fait, l'offre Tornado est complémentaire à Sentinel, l'une des composantes de la suite Axway 5 qui gère les alertes et analyse les transactions. Par ailleurs, sur la gestion de capacités, l'autre pan couvert par l'offre de Systar, l'éditeur racheté apporte son produit Omnivision, complémentaire au logiciel Automator d'Axway. Les deux solutions sont proposées ensemble aux responsables de production IT. « Il n'y a donc pas de recouvrement en termes d'offres », résume Christophe Fabre.
Systar a développé une forte présence dans le secteur de la finance. Axway, qui y réalise aussi un tiers de ses activités, est de son côté très présent dans le domaine de la supply chain étendue qui gère des flux de données entre clients, fournisseurs, partenaires, transporteurs... Or, précisément, la valeur ajoutée qu'apporte Systar, c'est de créer une vue métier à partir d'informations gérées sur de multiples systèmes dans un environnement hétérogène.
Enrichir la technologie et développer le réseau
Au-delà de la gouvernance de flux, comment tirer de l'intelligence de ces informations, poursuit Christophe Fabre. On peut explorer les données pour rechercher des tendances en s'appuyant sur Hadoop, mais on les obtient en différé. « Pourquoi ne pas le faire en temps réel », questionne le dirigeant qui dit réfléchir à des cas d'usages. « Aujourd'hui, les solutions de mobilité embarquent de l'analytique, mais pas avec le niveau de Systar », constate-t-il en ajoutant : « Nos clients nous poussent vers cela. Le middleware, c'est de plus en plus pertinent pour les directions métiers, car il gère beaucoup d'informations. Le maîtriser et en tirer parti, cela a certainement beaucoup de sens, il y a des opportunités pour aller trouver d'autres business cases sur d'autres marchés verticaux que la banque et la supply chain étendue ». Le DG d'Axway pressent que les grandes entreprises, auxquelles sa société s'adresse, vont de plus en plus investir dans le middleware pour connecter leur système d'information vers l'extérieur. « Avec les API, nous avons pris le train suivant », souligne-t-il en estimant qu'il n'y a pas d'innovation sur l'ESB (enterprise service bus) et que les spécialistes traditionnels de l'intégration qui ont un poids très fort sur l'ESB doivent se réinventer.
Après le rachat de Systar, la stratégie d'Axway se portera donc, en dehors des opportunités de ventes croisées entre les bases installées, vers le développement de marchés verticaux. Par ailleurs, le rythme de sa croissance externe devrait se poursuivre. « Nous avons toujours des projets en cours, soit pour enrichir la technologie, soit pour développer le réseau de distribution », explique Christophe Fabre. Des filiales ont été créées au Brésil et en Australie. « Nous travaillons pour nous déployer géographiquement et par marché vertical. Nous voulons aller plus loin sur la Supply Chain ». L'éditeur s'est fixé l'objectif ambitieux d'atteindre les 500 millions de chiffre d'affaires, en 2015 au plus tôt ou en 2016. « C'est un jalon », indique son dirigeant qui explique que, pour grossir de 70 M$, il envisage une ou deux acquisitions de plus. Le cloud figure parmi les domaines explorés. En 2013, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 237,5 millions d'euros, principalement réparti entre les marchés américains (38%) et français (35%), le reste de l'Europe pesant 24% et l'Asie Pacifique seulement 3%.
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